Les participants avaient quatre mois pour lire le maximum de bande-dessinées, sélectionnés par les bibliothécaires de Bellerive, Cusset, Vichy et Vichy Communauté (Allier), et répondre à un questionnaire pour chacune de leurs lectures. A quelques jours de la clôture de ce rallye, Kathleen Le Cornec, la responsable de la médiathèque universitaire de l’Orangerie et organisatrice de l’animation, fait le bilan de cette deuxième édition.
Combien de personnes ont participé à ce défi lecture, et quel est leur profil ?
Elles étaient 54 — un peu plus que l’année dernière : treize adultes, un ado, seize enfants et six groupes de quatre participants formés d’étudiants ou de familles. Un groupe a lu 89 BD ! Le participant le plus âgé a 79 ans. C’est la première animation qui arrive à rassembler les trois bibliothèques municipales et la bibliothèque universitaire, qui partagent leurs collections et leurs publics : on touche tout le monde.
Quelles étaient les bande-dessinées proposées ?
Nous avons sélectionné 120 BD de tous genres : reportage, humour, policier, fantastique, science-fiction, manga, adaptation, biographie, chronique contemporaine. L’idée du rallye est de faire découvrir des formats et des contenus différents. D’ailleurs, la remarque la plus partagée par les participants est que le défi les a fait aller vers des BD qu’ils n’auraient pas lues d’eux-mêmes.
Nous avons notamment voulu mettre en avant la BD reportage, car nous avons déjà un fonds important pour les étudiants en journalisme de l’Université. On a également proposé une BD muette — Waluk, d’Ana Mirallès et d’Emilio Ruiz (Dargaud) — et un photoreportage — La Lune est blanche de François et Emmanuel Lepage (Futuropolis).
Lesquelles ont été les plus lues ?
Parmi les albums qui pouvaient être lus par les enfants, on retrouve surtout les BD ‘classiques’ : Astérix (et Cléopâtre), Titeuf, Tom-Tom et Nana, Yakari ou encore Pepper et Carrot - Potions d’envol (de David Revoy, Glénat). Les nouveautés comme Sacrées sorcières (Pénélope Bagieu, Gallimard) et Chaque jour Dracula (de Loïc Clément et Clément Lefèvre, aux Editions Delcourt) ont également bien fonctionné.
A noter que cette année, les BD enfants ont également été lues par les adultes.
Et quelles BD surtout accessibles aux adultes ont été les plus lues ?
Les biographies et les périples : La BD historique Charly 9 (Jean Teulé, Julliard) ; Edmond (Léonard Chemineau, Rue de Sèvres) ; le premier tome d’A mains nues (Leïla Slimani et Clément Oubrerie, Les Arènes) ; Albert Londres au pays des Soviets (Luc Révillon et Gérard Berthelot, chez Joe éditions) ; Puisqu’il faut des hommes - Joseph (Philippe Pelaez et Victor Pinel, Bamboo éditions) ; L’Odysée d’Hakim, de la Syrie à la Turquie (Fabien Toulmé, Delcourt)…
Pas de manga ?
Un seul a été lu ! Alors que l’année dernière, il avait été plutôt plébiscité. Nous proposions Asadora !, Sailor Moon… Un groupe a même suggéré que l’année prochaine, nous ne proposions aucun manga…
Avez-vous apporté des nouveautés par rapport à l’édition précédente ?
Nous avons choisi de proposer la moitié des titres accessibles en papier comme en numérique, dans le cas d’un confinement ou d’un couvre-feu. Et on a beau avoir les livres en plusieurs exemplaires, c’est pratique de les avoir aussi en version numérique.
Le deuxième changement, c’est que, pour la première fois, nous avions fixé un seuil de cinq BD lues pour les enfants et de dix pour les adultes, pour pouvoir concourir. Cette année, nous avons enlevé ce frein à la participation… Mais certaines personnes qui n’avaient lu qu’une ou deux BD n’ont pas osé jouer. Pour la troisième édition, il faudra trouver un moyen de les faire participer !
Et comment se profile la prochaine édition ?
Des participants nous ont suggéré de proposer davantage d’auteurs étrangers. Nous pensons aussi mettre en avant des biographies de femmes comme Joséphine Baker ou Kiki de Montparnasse… Et nous continuerons à proposer des mangas, mais un peu moins.