D'un côté, ils se voient comme "16 rescapés hypermotivés". De l'autre, ils sont 39 à rester sur le carreau. L'issue des transmissions des deux librairies détenues par Jean-Jacques Schaer, Grangier (Dijon) et Camponovo (Besançon), est contrastée. A Besançon, le dossier s'apparente même à un formidable gâchis. Enclenché officiellement en mars et ponctué par d'interminables coups de théâtre cet été, ce feuilleton s'est finalement conclu par une liquidation judiciaire prononcée le 5 novembre par le tribunal de commerce. «Cette décision est symboliquement très forte", souligne Florence Galiana, déléguée du personnel de Camponovo, qui, comme ses 38 collègues, recevra sa lettre de licenciement d'ici à quinze jours. La disparition de la dixième librairie de notre classement des 400 premières librairies françaises et de ses 90 000 références, qui dégageait en 2011 un CA de 10,5 millions d'euros, laisse un grand vide à Besançon. Pour le combler, Michel Méchiet, fondateur de L'Intranquille (Pontarlier), qui a dirigé Camponovo au début des années 2000 et a longtemps figuré parmi ses repreneurs potentiels, échafaude depuis septembre un projet qui devrait aboutir à la rentrée 2013. La nouvelle librairie, installée dans un ancien cinéma, occupera 1 000 m2 et déploiera les mêmes rayons que Camponovo, dont l'universitaire et les sciences humaines.
Plus heureuse mais pas moins pénible, la reprise de Grangier s'est achevée officiellement devant notaire mercredi 31 octobre. Désormais propriété de Simone Hisler, déjà à la tête de quatre librairies réparties entre Metz et Thionville, Grangier, fermée depuis le 16 mai, lèvera à nouveau son rideau entre le 15 et le 20 novembre après des travaux d'embellissements et quelques modifications. La boutique accueillera en effet un espace-café et de nouveaux produits, comme les jeux, les jouets et la papeterie. L'équipe initiale, composée de 16 personnes, a également été complétée par huit embauches. Dernière à rester dans le giron de Jean-Jacques Schaer, Campo Vesoul, fermée en octobre et dont le personnel a été licencié, devrait passer d'ici à la mi novembre dans les mains d'un entrepreneur local, Yannick Tupin.