5 mars > récit Etats-Unis

Avec chacun de ses romans, Gary Shteyngart nous a montré qu’il était capable de toutes les excentricités, de toutes les audaces. On ne s’étonnera pas de savoir que son autobiographie est tout aussi singulière. Ces savoureux Mémoires d’un bon à rien permettent de mieux connaître l’auteur de Super triste histoire d’amour (L’Olivier, 2012, repris chez Points). Lequel ne s’est d’abord pas prénommé Gary, mais Igor. Le futur écrivain a vu le jour en 1972 à Leningrad. D’une mère, professeure de piano, et d’un père, baryton contrarié devenu ingénieur en mécanique.

Avec sa verve légendaire, Shteyngart explique comment les aléas de l’Histoire ont eu des répercussions sur le destin de ses aïeux. Gamin, le jeune Igor est sujet à des crises d’asthme. A 5 ans, son livre préféré est Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède. Il joue à cache-cache avec un papa qui est toujours le plus fort. Un papa qui, des années plus tard, surveillera sans relâche sa cote littéraire sur Internet et sur les blogs !

Ecrire le travaille très tôt dès qu’il envisage un roman qui aurait pour titre Lénine et son oie magique. Après un séjour à Rome, la famille débarque aux Etats-Unis en 1979. Ce qui, pour le fraîchement rebaptisé Gary, est "comme tomber d’une falaise monochrome dans une piscine de pur Technicolor".

On ne lâche pas Mémoires d’un bon à rien. Un volume truculent, à la fois drôle et terrible, dont le sujet se révèle aussi doué à relater sa circoncision douloureuse que l’anniversaire de sa mère dans le restaurant à plateforme tournante du Marriott Marquis. Ou encore sa découverte du film Emmanuelle et son emballement pour L’homme qui valait trois milliards et Duran Duran. Al. F.

Les dernières
actualités