Nous sommes en 2009, et cela aura son importance. Jeanne Beaulieu, la narratrice, une quadragénaire toute simple et sans histoires en apparence, décide un beau jour, après avoir vu à la télé un Indien Yanomani qui crevait l’écran d’Arte, de partir le retrouver, au fin fond de la jungle amazonienne. Et ce, en dépit de sa phobie panique de l’avion. Surtout vers le Brésil. Elle arrive à Sao Paolo -tant pis pour Rio, Copacabana et ses plages de rêve. Et se lance dans une véritable enquête pour identifier « son » Indien. Après quoi, elle poursuit jusqu’à Manaus, où les aventures s’enchaîneront. On n’en révèlera pas plus.
En parallèle, se glisse l’histoire de Paul Martin, un étudiant français installé à Séville pour l’Exposition universelle de 1992, tombé amoureux d’une certaine Claudia. Comment, 17 ans plus tard, son exemplaire de Tristes tropiques, annoté de sa main, se retrouve-t-il dans une librairie française au Brésil, où Jeanne l’achète ? En route, elle se met à lire le chef d’œuvre de Claude Lévi-Strauss, lequel professait pourtant : « Je hais les voyages et les explorateurs ». Le propre voyage de Jeanne sera riche en émotions et en amour (ah, l’inoubliable Big James), mais elle devra cependant revenir à Sao Paolo et rentrer, changée, meilleure, plus épanouie. Avec la satisfaction du devoir accompli et de l’énigme résolue. Et juste au moment où, en novembre 2009, Lévi-Strauss, centenaire, tire sa révérence. Elle aurait bien aimé le connaître.
Leur rencontre imaginaire, ils la doivent à Jean-Baptiste Maudet, géographe de formation, qui a conçu ce roman d’aventures décalé, où l’on se perd un peu parfois, comme dans les bras de l’Amazone.
Jean-Baptiste Maudet
Tropicale tristesse
Le Passage
313 p., 19 E
Tirage : non communiqué
ISBN : 978-2-84742-486-7
