La 2e édition du Festival du livre de Paris s’est achevée dimanche 23 avril avec des indicateurs de fréquentation du public et de ventes de livres en augmentation par rapport à l’an dernier (voir ci-dessous). Jean-Baptiste Passé, directeur du Festival, fait le bilan des satisfécits et des points d’amélioration pour la prochaine édition.
Livres Hebdo : Quel bilan faites-vous de cette deuxième édition du Festival du livre de Paris ?
Jean-Baptiste Passé : C’est d’abord un énorme succès éditorial. Je me réjouis de l’incroyable plateau d’auteurs que nous avons réunis : une cinquantaine d’italiens et 298 français, issus de tous les genres. Je donne cinq étoiles à notre programmation sur les sept scènes du Grand Palais éphémère et les rencontres hors-les-murs, en donnant la parole aussi bien à Edgard Morin ou Marie-Hélène Lafon qu’à Lucie Rico, Grégoire Bouiller ou Maria Larrea. Nous avons fait notre boulot de mise en lumière des révélations de talents. Ensuite, c’est un succès d’affluences avec plus de 102 000 visiteurs en comptant la soirée d’inauguration jeudi soir, et avec une moitié de de moins de 25 ans contre environ un tiers l’an dernier. Nous étions sold-out samedi et dimanche à 16h. Enfin, c’est un succès commercial avec 90 200 livres vendus pour un montant d’1,320 millions d’euros, en 32h d’ouvertures c’est une belle performance. En 2022, nous avions vendus un peu plus de 70 000 livres de 16 000 références différentes.
« Plusieurs maisons d'édition en rupture de stock dimanche »
Vous avez néanmoins fait face à des problèmes de caisses, et la gestion de l’affluence a été critiquée. Comment l’expliquer ?
Notre système d’encaissement fonctionne ! Nous avons eu deux fois 2h de saturation des 28 caisses fixes qui s’expliquent pour deux raisons différentes. La première saturation s’est déclenchée dès vendredi matin du fait d’un problème de fonds de caisse alors que le public en majorité scolaire, qui avait des chèques livres de la région à hauteur de 12€, a payé pour la plupart le surplus en monnaie. Alors que les caissiers étaient tout juste formés et étaient en période de rodage, nous avions anticipé un fonds de caisse de 10% - comme dans toutes librairies – qui s’est avéré insuffisant. Le second samedi après-midi, nous avons connu un pic d’affluence, entre 15h30 et 17h30 qui s’est retrouvé à l’entrée du GPE et de facto aux sorties caisses. Mais comment mieux gérez l’affluence alors que les réservations se font à la dernière minute et que l’on concentrait autant de « têtes d’affiches » sur cette amplitude ? Nous avons mis en vente des billets mi-mars qui ont été écoulés pour un tiers de la capacité maximale du lieu. Le lieu est petit et très contraint. La vraie réponse serait d’en réduire la jauge d’accueil du public mais je ne suis pas sûr que les éditeurs en sortiraient gagnants.
« Changer de continent et encourager la francophonie »
Quels sont les points d’amélioration pour la prochaine édition ?
Nous sommes dans le registre de l’optimisation. J’attends quelques indicateurs comme le poids de la dédicace sur le chiffre d’affaires, le nombre de références vendues et surtout le taux de retour qui sera sensiblement meilleur que l’an dernier car les achats ont été mieux maitrisés même si plusieurs maisons d’éditions ont été en rupture dimanche. Je serai également attentif aux résultats des ventes d’audio livres qui semblent avoir rencontré un certain succès sur le stand dédié. Plus globalement, l faut rendre l’expérience la plus fluide possible pour les éditeurs, les auteurs et le public et retravailler encore le parcours de nos festivaliers de l’entrée à la sortie du GPE y compris sur le schéma d’encaissement. Nous devons aussi toujours veiller aux équilibres éditoriaux, à la coexistence de tous ces genres et à la plus large variété d’éditeurs exposants.
L’Italie semble avoir donné des ailes à cette édition. Quel sera le pays invité d’honneur en 2024 ?
Nous n’avons pas encore choisi le prochain invité d’honneur mais nous souhaiterions changer de continent et encourager la francophonie. Cette année, l’Italie a créé une ambiance sexy visible dès l’affiche du Festival et le pavillon italien n’a pas désemplit. Les titres en VO que nous avions achetés ont eu un énorme succès. Cela confirme les échanges et succès éditoriaux qui ne cessent d’augmenter des deux côtés des Alpes.