Rédacteur en chef de Hobo, Jean-Denis Walter justifie le lancement le 21 mars par L'Equipe de ce premier "mook" consacré au sport, inspiré par le succès de XXI et de 6 Mois.
Hobo by L'Equipe est-il plus proche du livre ou du magazine ?
Il se situe entre les deux. Son contenu est plus proche du magazine, mais son contenant en fait un véritable produit d'édition. Il est vendu en librairies, n'inclut pas la moindre publicité et restera trois mois en vente. Vendu 20 euros, il est tiré pour ce premier numéro à 20 000 exemplaires et compte 208 pages. Nous visons une clientèle de passionnés du sport, fidèles à la marque L'Equipe, mais aussi de lecteurs aux préoccupations plus éloignées des seuls résultats sportifs.
Quel est le concept de ce premier "mook" consacré au sport ?
A la différence de XXI, par exemple, nous accordons la priorité à l'image et non au texte. Nous voulons aller chercher l'âme du sport, bien au-delà du factuel et du résultat, par des grands reportages de 20 à 25 pages où l'histoire est d'abord racontée par la photo. Dans le n° 1, nous avons au sommaire un sujet sur le FC Union, un club de football de Berlin qui rassemble les nostalgiques de l'Allemagne d'avant la chute du Mur, un autre sur la pratique du sport par les militaires en Afghanistan, un troisième sur ces mères de famille boliviennes adeptes de la lutte... L'histoire est racontée par le photographe, mais les légendes sont assez denses et riches pour donner du corps à l'histoire.
Quelle est la signification du titre, Hobo ?
Nous cherchions un nom qui ne colle pas trop au sport, car le contenu est plus orienté vers le grand reportage que vers la narration sportive. Hobo est un mot anglais qui désignait ces vagabonds américains, au XIXe siècle, qui allaient de ville en ville, en sautant d'un train à l'autre, vivant de petits boulots par goût de la liberté. L'expression nous a séduits car Hobo by L'Equipe est, à sa façon, une forme de vagabondage dans l'univers du sport.