Il n’y a pas que les restaurants qui peuvent gagner des étoiles. Le réseau des bibliothèques de l’université Pierre-et-Marie-Curie, sur le site de Jussieu à Paris, en a obtenu deux au classement international géré par l’association des bibliothécaires allemands.
Depuis 1999, ce classement, appelé Bix (pour Bibliotheksindex), compile les données statistiques des 2 000 bibliothèques publiques et des 240 bibliothèques universitaires allemandes. Celles qui le souhaitent peuvent, moyennant une cotisation de quelques centaines d’euros, participer au classement, également ouvert aux établissements étrangers.
Cette année, 209 bibliothèques ont participé au Bix. L’évaluation se fait selon 18 indicateurs pour les bibliothèques publiques et 17 pour les BU, répartis en quatre domaines : l’activité (fréquentation, nombre de visites virtuelles, etc.), l’offre (nombre de places assises, budget d’acquisition, horaires d’ouverture), la capacité à se développer (jours de formation pour les personnels, moyens financiers de la bibliothèque), et l’efficience (nombre d’emprunteurs, de prêts, de lecteurs actifs). Les participants sont répartis en différents groupes d’établissements comparables et obtiennent une étoile, une demi-étoile ou aucune selon qu’elles se trouvent dans le tiers supérieur du classement, au milieu ou en queue de peloton.
La Bibliothèque universitaire Pierre-et-Marie-Curie (BUPMC), seule institution française à participer au Bix, a obtenu une étoile pour l’activité, une demi-étoile pour l’offre de service et une autre pour la capacité à évoluer. "C’est très intéressant de pouvoir se comparer aux bibliothèques des grandes universités européennes, en particulier pour ce qui est de l’efficacité et des moyens attribués", souligne Anne-Catherine Fritzinger, directrice adjointe de la BUPMC.
Cette comparaison réserve parfois des surprises : la BUPMC a été bien classée pour l’offre, malgré le manque de places assises caractéristique des BU parisiennes. En revanche, elle s’est retrouvée en fin de classement pour les horaires malgré ses 79 heures d’ouverture hebdomadaire. Un très bon score pour la France, mais qui ne peut rivaliser avec l’ouverture 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 de la bibliothèque de l’Institut de technologie de Karlsruhe.
Véronique Heurtematte
