« La vie n'était pas un livre. » N'empêche que l'auteur américain, Scott McClanahan, clame haut et fort qu'il transforme la sienne en roman. Il nous invite à une chute, lente et inexorable. Dès la première page, on assiste à son naufrage. Celui d'un homme - qui porte son nom - porté sur l'alcool. Un antihéros adolescent attardé, totalement irresponsable. Lui se voit plutôt comme victime éternelle. Aussi a-t-il du mal à endosser son rôle marital et paternel. Ce n'est pas faute d'aimer Sarah, la femme de sa vie. Il la rencontre à 19 ans. Elle incarne toutes ses premières fois, mais surtout celle où son cœur bat autant.
On les voit grandir, évoluer, s'aimer, rire et se disputer. L'arrivée des enfants n'y change rien. Scott n'hésite pas à prendre le volant bourré, alors qu'ils sont installés à l'arrière. « J'étais enfin en train de bousiller nos vies, et putain ce que c'était bon. » Tel n'est pas l'avis de Sarah. Patiente et aimante, cette infirmière en réanimation a ses limites. Elle propose une séparation, mais il menace de se supprimer au Paracétamol. On se croirait dans Trainspotting, version famille disjonctée. Un ton jubilatoire, révélant une nouvelle voix venue des Appalaches. Un roman sur l'amour et la perte, imbibé d'humour.
Scott McClanahan
Le livre de Sarah - Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Théophile Sersiron
L’Olivier
Tirage: 3 500 ex.
Prix: 22 euros ; 240 p.
ISBN: 9782823613834