L’ampleur de son succès a été une surprise. Vendredi 5 septembre, la Fnac annonçait dans un communiqué 27 000 ventes depuis le jeudi matin et une rupture de stock pour la version papier sur le site fnac.com. De son côté, Matthieu de Montchalin, président du SLF (Syndicat de la librairie française), déclarait à l’Afp que tous les points de vente étaient en rupture, y compris sa librairie L’Armitière à Rouen (50 ventes et une nouvelle commande de 80 exemplaires), et lui prédisait "un score de Goncourt" à 400 000 exemplaires.
Au Divan (Paris), les 400 exemplaires commandés étaient partis samedi après-midi, et les libraires attendent 200 supplémentaires cette semaine. A La Procure, la centaine d’exemplaires livrés — "moins que ce qu’on avait demandé mais il n’y en avait pas pour tout le monde" — est partie très vite et on attend aussi le réassort. A la librairie Lamartine (Paris), Stanislas Rigot a vendu ses 320 exemplaires en deux heures et demi, et Jean-François Poigné de la librairie du Pincerais à Poissy, 200 exemplaires en 36 h. Les libraires de province ont vécu la même aventure, la Fnac du Centre Jaude de Clermont-Ferrand a écoulé 160 exemplaires en deux matinées et le Cultura de Troyes a tout vendu en 2 heures et demies… des records largement relayés par la presse écrite et la télévision.
Médias et réseaux sociaux se sont déchaînés, chacun y allant de son commentaire sur le livre, sur le statut de première dame, sur le Président François Hollande, sur celui de Laurent Beccaria, par ailleurs éditeur de l’exigeante revue XXI…, et sur la librairie. Les difficultés financières des libraires et la position de certains d’entre eux affichée sur la vitrine ("Désolés, nous n’avons plus le livre de Valérie Trierweiler mais il nous reste des ouvrages de Balzac, Dumas, Maupassant, etc") ont suscité une véritable polémique sur le thème "Alors que les librairies vont mal, ont-elles le droit de ne pas vendre le livre ?". Merci pour ce moment, s’inscrit aussi dans un débat économique et de société.