19 mars > roman Etats-Unis

La mélancolie est au cœur du nouveau roman de Michael Cunningham. Après l’élégiaque Crépuscule (Belfond, 2012, repris chez 10/18), où il s’interrogeait sur la beauté et la jeunesse, il est de retour en librairie avec Snow Queen. Barrett Meeks, 38 ans, est un habitué des histoires d’amour qui finissent mal. Le pauvre vient d’être congédié au moyen d’un laconique texto de cinq lignes par son dernier amant.

Alors qu’il se dirige vers le quartier "paisiblement pauvre" de Bushwick où se situe l’appartement de son frère, Tyler, et la compagne de celui-ci, Beth, Barrett est l’objet d’une manifestation céleste. D’une vision au-dessus de Central Park. Incroyant depuis l’âge de 15 ans, il a l’impression qu’une lueur le regarde. Ce dont il ne parle pas à Tyler. Diplômé en sciences politiques, ce dernier est un musicien qui, à 43 ans, joue toujours dans le bar où il sert derrière le comptoir. Il force sur la coke, s’occupe de Beth qui souffre d’un cancer. De Beth qui perd la tête, ne s’habille plus qu’en blanc en se demandant si elle n’est pas la fille dans le conte de fées. Celle à qui on dit de changer la neige en or avant l’aube.

Le roman de l’auteur des Heures (Belfond, 1999, repris chez 10/18) se déroule sur quelques années. Dans une Amérique où certains espèrent que le "pire président des Etats-Unis", George W. Bush, ne sera pas réélu. Les personnages de Michael Cunningham semblent tous un peu perdus. Ils s’interrogent à la fois sur le fait d’être en vie et sur le vide. Cherchent à se trouver enfin et luttent contre ce vers quoi ils ne peuvent s’empêcher d’aller. On pense souvent aux chansons d’Elliott Smith en tournant les pages de Snow Queen. Où l’on trouve un envoûtant mélange de tristesse et de beauté. Al. F.

06.03 2015

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