DANIÈLE SALLENAVE. Elue à l'Académie française le 7 avril 2011 au fauteuil de Maurice Druon, Danièle Sallenave y sera reçue le 29 mars par Dominique Fernandez. Elle sera la septième femme à porter l'habit vert et à se voir remettre l'épée sur laquelle sont représentées la déesse Athéna, au milieu de ses armes, et une branche de fritillaire, cette fleur sauvage qui pousse au bord de la Loire dont la romancière parle avec délectation. Angevine, cette normalienne, agrégée de lettres, traductrice d'Italo Calvino, lauréate du Renaudot et du grand prix de littérature de l'Académie française, membre depuis 1998 du jury Femina, consacrera d'ailleurs son prochain livre à sa région natale, Petit dictionnaire amoureux de la Loire chez Plon. En janvier dernier, elle livrait avec Sibir : Moscou-Vladivostok (mai-juin 2010) (Gallimard) le récit d'un séjour de trois semaines en Russie, ce pays "dont l'espérance d'une société plus juste et plus égalitaire a été trahie », autre sujet sensible pour Danièle Sallenave, toujours prête au combat pour une bonne cause. En totale opposition avec les idées de son prédécesseur, excepté son amour de la langue française qu'elle partage pleinement, elle retracera néanmoins avec empathie "le projet d'une vie » dans son éloge à Maurice Druon. Professeure dans l'âme, préoccuppée jusqu'à l'obsession de donner "toutes leurs chances aux enfants en leur enseignant dès le début les fondamentaux », elle s'attachera à défendre les mots chaque jeudi à la commission du dictionnaire, tandis qu'elle démarrera prochainement un cycle d'ateliers d'écriture chez Gallimard.
