LIDWINE HARIVEL vient d'inaugurer la médiathèque Grand M, un établissement novateur qui offre le même type de services que la grande BMVR José-Cabanis (1). Un bon point pour cette jeune administratrice territoriale de 35 ans dont l'arrivée à la tête des bibliothèques de Toulouse à la rentrée 2010 (2) en remplacement de Gilles Eboli, conservateur d'Etat désavoué par la Ville, ne fut pas des plus sereines. La profession s'inquiétait - et s'inquiète toujours - de cette tendance à remplacer les bibliothécaires par des administratifs pour diriger de grands établissements classés. Ce désarroi avait alors échappé à la candidate : "J'avais travaillé pendant dix ans à la mise en place de la communauté urbaine de Nantes, explique-t-elle, et j'étais très attirée par le secteur culturel. Je voyais comme un défi passionnant le fait de gérer une équipe de 350 personnes, organiser un service culturel au quotidien et répondre à l'attente des publics." D'ailleurs, si la jeune femme fut confrontée à des équipes en ébullition, cela n'avait rien à voir avec son arrivée. Le personnel contestait alors la décision de la communauté urbaine de Toulouse de remettre en question la déjà très fragile organisation du travail le dimanche. Un an et demi plus tard, la bibliothèque José-Cabanis a retrouvé son calme et les personnels disent apprécier leur nouvelle directrice. "La politique documentaire n'est pas mon métier, explique avec douceur Lidwine Harivel, et j'ai toute confiance dans les conservateurs qui m'entourent pour s'occuper de cette tâche. Il s'agit, selon moi, de se rapprocher de l'attente des habitants et de casser l'image traditionnelle des bibliothèques. Je trouve incroyable que tant de choses se fassent grâce à des gens si extraordinaires et si engagés, et que personne ou presque ne le sache !" Parmi ses priorités : équilibrer peu à peu le nombre de lecteurs entre la grande bibliothèque José-Cabanis et les 19 bibliothèques de quartier. "Avec Grand M, nous allons y parvenir », dit-elle.
(1) Voir "Grand M, l'autre médiathèque", LH 902 du 23.3.2012, p. 51.
(2) Voir "Des bibliothèques sans bibliothécaires ?", LH 827 du 25.6.2010, p. 20.