3 octobre Roman Etats-Unis

C’est un peu le monstre du Loch Ness de l’édition française. Publié en 1964 aux Etats-Unis, Sometimes a great notion n’avait encore jamais été traduit dans nos contrées. Nombreux éditeurs avaient pourtant au fil des années caressé l’idée de se pencher sur le premier roman de Kenneth Elton Kesey (1935-2001), du Sagittaire à Gallmeister.

C’est finalement le valeureux Monsieur Toussaint Louverture qui propose la chose. Une imposante et bouillonnante saga traduite sous le titre : Et quelquefois j’ai comme une grande idée. Un pavé de huit cent pages à la couverture illustrée par Blexbolex. Son auteur est loin d’être un inconnu. Figure majeure de la contre-culture américaine avec ses joyeux Merry Pranksters, Ken Kesey a marqué les esprits avec un roman culte, Vol au-dessus d’un nid de coucou, devenu un film tout aussi culte.

Sometimes a great notion, en France, on en connaît seulement jusqu’ici l’adaptation cinématographique signée en 1971 par Paul Newman, que l’on trouve derrière et devant la caméra, avec Henry Fonda et Lee Remick. Il faut s’apprêter à se laisser emporter par un fleuve romanesque d’envergure. Et se rendre dans le grand Nord-Ouest des Etats-Unis. Dans l’Oregon, la baie de Wakonda, parmi les bûcherons et les syndicalistes. Le vieux Hank Stamper, avec ses yeux verts et sa grosse veste à carreaux, et son fiston Hank, s’occupe d’une exploitation forestière. Le fils cadet, Lee, s’apprête quant à lui à rentrer au bercail après une virée dans l’Est. Voici une famille qui a appris à ne jamais céder d’un pouce. A lutter à bras-le-corps avec les éléments et les vents contraires.

« C’est ma meilleure œuvre, et jamais plus je n’écrirai quelque chose d’aussi bien », confiait en 1994 Kesey à The Paris Review, expliquant au passage l’influence qu’avait eue pour lui La splendeur des Amberson d’Orson Welles. En cette rentrée 2013, les amateurs de littérature américaine tourbée vont enfin pouvoir vérifier ses dires. Al. F.

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