« Le Conseil Permanent des Ecrivains s'est fixé pour mission de rassembler l'ensemble des organismes ayant pour but de défendre les écrivains, les illustrateurs et les auteurs de l'écrit et du livre », annonce le préambule des statuts de l'association créée le 22 février 1979. Le CPE veut défendre « les intérêts généraux et particuliers des auteurs », étudier et résoudre toutes leurs « questions professionnelles, sociales, socioculturelles, économiques et juridiques. »
Présidé par Armand Lanoux, prix Goncourt 1963, le CPE réunit initialement la Société des gens de lettres, le Syndicat des écrivains de langue française, le Syndicat des écrivains professionnels, l'Union des écrivains, la Société française des traducteurs, l'Association des traducteurs littéraires de France et le Syndicat des critiques littéraires. L'assemblage entre des associations aux références idéologiques divergentes n'est pas évident à l'époque, mais il témoigne d'une prise de conscience : il y a urgence à s'unir pour défendre le montant des droits d'auteur dont le calcul risque d'être bouleversé par la fin du « prix conseillé » du livre, décidée par le gouvernement Monory pour le 1er juillet suivant.
Preuve de l'efficacité de la méthode, un accord est trouvé avec le Syndicat national de l'édition en juin 1979, qui ouvre un cycle de négociation sur d'autres sujets tel le Code des usages, approuvé le 15 décembre 1980. La révision de ce texte est à la base du nouveau contrat d'édition en vigueur depuis 2014. Associé aux éditeurs favorables à un retour du prix réglementé du livre, le CPE joue aussi un rôle important pour préparer la loi Lang sur le prix unique du livre, votée le 1er juillet 1981. Il est également à l'origine de la création, en 1986, de la Maison des écrivains.
Une partie des organismes fondateurs du CPE a aujourd'hui disparu. Mais, après une phase de repli, le CPE s'est réaffirmé comme une fédération large, rassemblant 19 syndicats ou sociétés d'auteurs. Chacun « sait combien il est difficile d'agir au nom des écrivains, combien ceux-ci sont individualistes, peu prompts à défendre sinon leurs intérêts, du moins les intérêts généraux de la profession », constatait en 1989 son président d'alors, Maurice Cury. H. H.