La ministre de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin, qui a reçu dimanche l'ensemble des dirigeants des établissements culturels franciliens, a la première apporté son soutien : "Je sais que les Français ne renonceront pas à se rendre dans vos salles, à vivre ces moments de joie et de partage et tout ce qui nous fait battre à l’unisson". "Face à la barbarie, (...) la culture est notre bouclier le plus grand, et nos artistes sont notre meilleure arme", a déclaré la ministre de la Culture. "Ces barbares ont pris pour cible tout ce qui fait la grandeur de la France: notre art de vivre, notre goût pour la culture, notre amour de la diversité, notre ouverture à l'autre (...). Nous n’abdiquerons pas. Aucune attaque ne nous empêchera jamais de partager ces moments qui nous dépassent et nous rassemblent, et qui sont ceux de la culture", a-t-elle assuré.
Le Syndicat national de l'édition (SNE) a également réagi par un communiqué titré "Les éditeurs debout face à la barbarie". "Le Syndicat national de l’édition, et avec lui le monde de l’édition, pleure les victimes des odieux attentats qui ont endeuillé Paris et la France entière", indique le communiqué. "Editeurs, femmes et hommes de livres, de culture, imprégnés de liberté –liberté de penser, d’écrire, de dessiner, de publier– conscients de l’absolue nécessité de transmettre savoirs, connaissances et idées, et de défendre, coûte que coûte, les valeurs universelles des droits de l’homme, ici comme ailleurs, ne céderont pas face à la barbarie".
De son côté, le Syndicat des distributeurs de loisirs culturels (SDLC, qui regroupe Cultura, Le Furet du nord, Decitre et Starter) indique dans un communiqué de solidarité avec les victimes des attentats qu'il continuera "à soutenir que la culture et la circulation des idées sont les meilleures réponses à l’obscurantisme et l’extrémisme. A ceux qui s’expriment par des bombes, nous opposons et défendons ceux qui s’expriment par leur écriture, leurs images, ou leur musique, précise le SDLC, qui indique avoir pris "dès ce matin toutes les mesures nécessaires pour protéger nos clients et nos collaborateurs".
Le Centre national du Livre (CNL) a posté un texte sur son site dès le lendemain des événements: "Auteurs, éditeurs, libraires, bibliothécaires, nous incarnons, avec d’autres, avec tous, le droit, absolu, d’exprimer nos opinions. Nous ne céderons pas, nous ne reculerons pas. Nous continuerons à sortir prendre un verre avec des amis, à dîner au restaurant, à écouter de la musique, à rire, à écrire, à défendre de notre place les valeurs de la République, la laïcité, la liberté, l’égalité, la fraternité. Nous continuerons à questionner et à aimer, contre ceux qui imposent leurs réponses et leur haine. (...) On ne nous fera pas taire. Nous ne céderons pas devant la peur. Demain, meurtris, nous serons là, encore. Nous sommes le livre. Et nous sommes debout."
Soutiens internationaux
Plus sobrement, l'UIE (Union international des éditeurs), apporte ses condoléances aux familles et aux collègues des deux éditrices mortes durant l'attaque du Bataclan, Lola Salines et Ariane Theiller.
La Société civile des auteurs multimédias (SCAM) salue dans un communiqué datant du mardi 17 novembre, la mémoire de toutes les victimes. "Les assassins ont à nouveau manifesté leur haine de la culture. La tolérance, l'infinie liberté des artistes et des auteurs, l'impertinence, qu'ils ont cherché à éradiquer le 7 janvier, ils ont encore voulu l'effacer le 13 novembre. Ils n'y parviendront pas", précise le communiqué.
Plusieurs regroupements d'éditeurs internationaux nous ont également fait parvenir des messages de soutien. Parmi ceux-ci, la Câmara Brasileira do Livro (Chambre brésilienne du livre, en français) exprime sa tristesse: "Les mots semblent insuffisants (...). Nos pensées et nos prières sont avec vous et avec les Français".
De la même manière, L'Association des éditeurs belges (ADEB) tiens à exprimer "au nom de tous ses éditeurs membres, sa solidarité avec le monde de l’édition français –une nouvelle fois frappé de manière inique– et tout le peuple français. Nous partageons votre profonde émotion et vous assurons de tout notre soutien". Par le biais de son directeur, Bernard Gérard, l'ADEB précise: "Jamais la violence ne nous fera renoncer à défendre ces valeurs auxquelles nous adhérons et en tant qu’éditeurs, nous continuerons à nous battre pour que le savoir sous toutes ses formes continue de rayonner en France, en Europe, comme aux quatre coins du monde".
Enfin, les sites internet de la Fnac, comme d'Amazon, font toujours apparaître bandeaux noirs et messages de solidarités avec les victimes.