8 janvier > roman France

Dans Le cri (Le Dilettante, 2006, repris en J’ai lu), l’un des précédents romans de Laurent Graff, il était question d’un péage d’autoroute. Grand absent, le nouveau, s’ouvre sur une histoire de parking. Celui de l’aéroport est plein, complet et même fermé. A l’entrée, un distributeur propose un ticket. Sa perte éventuelle est « problématique et n’est pas souhaitable ». Au cas où cela hélas se produit, un robot d’intervention se charge d’apporter de l’aide à l’automobiliste. Lequel doit attendre sagement dans son véhicule.

Ce parking est un endroit où il est interdit de faire l’amour, d’uriner, de fumer, de klaxonner. Dans l’aéroport, on repère des files d’attente, rien de plus logique. Des haut-parleurs diffusent à intervalles réguliers des messages. Des exercices d’évacuation sont régulièrement ordonnés. Mais où donc suis-je, se demande le lecteur ? En France en 2013 ? Dans un proche futur ? Ou bien juste dans un livre de Laurent Graff, découvert en 1998 aux éditions du Rocher avec Caravane et publié depuis par Le Dilettante ?

Ici, au fil de l’étonnant et ciselé Grand absent, ne pas s’étonner de croiser un homme qui s’est arrêté. Un chantier de fouilles archéologiques. « Parfum-de-noisette-après-la-pluie », le messager de la reine des fourmis, qui décide de prendre le large. L’auteur d’Il est des nôtres (Le Dilettante, 2000, repris en J’ai lu) évoque également les conducteurs et les points de leur permis, les infractions pouvant en faire baisser le niveau. On apprendra ainsi qu’une « conduite en état d’ivresse et en tongs un bébé entre les bras » équivaut à quatre points en moins. Osera-t-on vous dire qu’il est ici évoqué un casino pour enfants avec des machines plus ludiques, la production de fiction et la création assistée ? Dans un monde aussi déstabilisant que celui-ci, il est cependant rassurant de savoir qu’on peut toujours faire confiance à un guide comme Laurent Graff ! Al. F.

05.12 2013

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