LexisNexis s'appuie depuis plusieurs années sur sa plateforme LexisNexis JurisClasseur, à destination de toutes les professions juridiques et reprenant l'intégralité des fonds éditoriaux de son JurisClasseur. L'éditeur a renforcé son offre en ligne avec la création début 2012 de LexisNexis 360, une plateforme exclusivement destinée aux avocats, qui propose des contenus et des fiches pratiques inédites. Des versions complémentaires seront déclinées pour les autres professions dans les années à venir. Au-delà de ces innovations destinées à faciliter la vie quotidienne des praticiens, LexisNexis a aussi innové sur le plan technologique. Son moteur de recherche nouvelle génération est capable de comprendre les concepts. "Aujourd'hui, nous pouvons identifier l'intention de celui qui recherche", explique Guillaume Deroubaix, directeur éditorial. Cet outil ne concurrence-t-il pas l'offre papier de l'éditeur ? "On ne se pose pas la question en ces termes, répond Guillaume Deroubaix. Aujourd'hui, la tendance pour le on-line est lourde, on y va donc. Et si certains clients veulent conserver le papier et Internet, on leur propose des offres adaptées." Sur les livres numériques, en revanche, les premiers pas sont encore timides. LexisNexis prépare progressivement ses ouvrages pour les tablettes. Les codes civil, de commerce et du travail seront notamment "adaptés en version digitale sous forme d'application d'ici à la fin de l'année".
2012 est aussi l'année des grands développements pour Dalloz et les éditions Francis Lefebvre. Si les fonds documentaires Navis et Mémentis de Francis Lefebvre sont depuis longtemps accessibles en ligne, c'est en revanche la première fois que l'éditeur réalise des ouvrages numériques (ebooks et e-mémentos) spécifiquement conçus pour l'usage sur tablette. "L'offre se présente sous deux formes. L'ebook est le pendant numérique des dossiers pratiques avec un livre numérique qui n'est pas mis à jour, comme un livre classique. En revanche, l'e-memento est mis à jour en permanence et dispose de fonctionnalités pratiques. Cela permet de consulter un produit à jour pendant toute la durée de son abonnement", indique Anne Bonnefon, la directrice adjointe du marketing direct.
DANS LES TUYAUX
Dalloz, de son côté, connaît déjà le livre numérique pour avoir développé une offre ebook sur ses codes, ainsi qu'une appli, Dalloz Etudiants, qui propose gratuitement de l'actualité juridique et l'accès en tarif réduit à plusieurs ouvrages sur smartphone. L'éditeur poursuit sur sa lancée avec la publication à la rentrée de plusieurs manuels dans la collection des >"Précis", des "Cours" et des "Hypercours". "Cela concerne une centaine de titres pour la rentrée. Les contenus sont enrichis et la navigation est plus fonctionnelle", indique Hélène Hoch, directrice éditoriale universitaire de Dalloz. En ce qui concerne les ouvrages professionnels, en revanche, le calendrier est "encore incertain", selon Hani Feghali, directeur éditorial des ouvrages professionnels, même si le passage à l'ebook est aussi dans les tuyaux.
De son côté, Lamy ne propose aujourd'hui sous forme de livres numériques que les titres de sa collection de monographies "Lamy axe droit", mais fonde de grands espoirs dans la "démocratisation" des supports. "Nous espérons beaucoup de l'arrivée de Google car son offre sera compatible sur tous les supports, et pas seulement sur l'iPad comme le fait Apple aujourd'hui", souligne Guillaume Montégudet, directeur des logiciels et des monographies chez Lamy. L'éditeur, qui poursuit également ses négociations avec Amazon sans trouver de terrain d'entente pour le moment, a engagé une réflexion pour la publication d'une version mobile de ses ouvrages traditionnels, en lieu et place du CD-Rom proposé depuis des années. "Comme nous sommes un nouvel entrant sur le segment des monographies, nous avons pu y tester l'ebook sans pression. Concernant notre activité traditionnelle, il s'agit de plusieurs millions d'euros de CA, cela implique d'engager une réflexion plus longue", décrypte Guillaume Montégudet. Lamy poursuit aussi le développement de ses outils documentaires. "Nous sommes éditeur de contenus, mais nous sommes également leader sur les logiciels de gestion de cabinet d'avocats. On sait que ces outils sont utilisés toute la journée par les avocats et notre ambition est de dire : ce logiciel structure les tâches et la gestion des clients, on veut pouvoir assurer l'interconnexion entre une base de données classique et l'outil de gestion client. Nous développons d'ici à la fin de l'année un produit permettant de gérer une procédure de A à Z. L'avocat entre les infos sur son client et on lui propose de suivre les étapes en rapport avec ces données, de trouver les modèles d'actes à envoyer ou encore de bénéficier d'alertes dans sa messagerie quand il doit entamer l'étape suivante", conclut Guillaume Montégudet.