S'étonnant que l'on puisse « reprocher à un parlementaire d'être administrateur d'une société d'édition de bandes dessinées », Claude de Saint-Vincent, P-DG de Dargaud, estime qu'au contraire « ce devrait être une excellente nouvelle d'apprendre qu'une entreprise a eu l'opportunité de faire découvrir de l'intérieur les difficultés, les contraintes et les enjeux de l'économie réelle à un parlementaire, énarque et haut fonctionnaire ».

Vendredi 10 mai, par un courrier à Livres Hebdo, le patron de la filiale spécialisée dans la bande dessinée du groupe Media Participations a réagi à la révélation par le site Rue 89 de l'appartenance d'Hervé Gaymard au conseil d'aministration de Dargaud (voir notre actualité du 9 mai).

Rappelant que les propositions de lois portées par Hervé Gaymard ont été votées à l'unanimité, et notamment celle qui a permis d'exempter les libraires de la loi sur la Modernisation de l'économie (LME) qui risquait d'avoir des conséquences catastrophiques sur leur trésorerie et donc leur survie, il s'indigne qu'on puisse évoquer un conflit d'intérêt. « Où est le conflit ? Où est l'intérêt ?, écrit Claude de Saint-Vincent. Certes la bande dessinée est l'expression la plus aboutie et la plus influente de la littérature, c'est le Président de Dargaud qui vous l'affirme ! Mais qui peut croire qu'un élu de la République va participer au conseil d'administration de Dargaud autrement que par goût ou passion personnelle ? »

De quoi alimenter à nouveau le débat sur les incompatibilités professionnelles des parlementaires.