Malgré une mobilisation entamée dès la mi-mai par un comité de soutien constitué à l'initiative de la revue "A" des Editions Marsa, l'auteur et journaliste, domicilié à Limoges en Haute-Vienne, s'est vu remettre un billet pour rejoindre l'Italie (son pays d'entrée dans l'Union européenne) et une notification de quitter le territoire français avant le 19 juin.
Adama Diané, 24 ans, s'était vu forcé de quitter la Guinée en 2015 après un entretien radiophonique avec un opposant au président Alpha Condé. Il avait dû laisser femme et enfant dans sa fuite. "Entre 2016 et 2018, Adama a subi ce que de nombreux réfugiés subissent quotidiennement, quand ils veulent quitter l’Afrique pour rejoindre l’Europe. Enlevé au Niger, il a ensuite été emprisonné en Libye. Puis, quand il a voulu traverser la mer Méditerranée, il s’est retrouvé naufragé", explique le Populaire du Centre. Il souhaite aujourd'hui rester en France et rédiger au propre ses notes prises tout au long de son voyage.
Une pétition rédigée par le comité de soutien a été adressée au préfet de Haute-Vienne. Le PEN Club français déclare dans un communiqué soutenir "le recours gracieux qui a été demandé aux autorités françaises pour que Monsieur Adama Diané bénéficie d’une autorisation de séjour sur le territoire et ne soit pas reconduit à la frontière". Parmi les soutiens de la requête du PEN Club figurent l'éditeur Yves Pagès, les écrivaines Mazarine Pingeot et Lydie Salvayre, le cinéaste Benoît Jacquot, ou encore l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
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