Le prix Georg-Büchner, créé en 1923 par l'Etat de Hesse en l'honneur du poète et révolutionnaire du même nom et considéré comme le plus prestigieux prix littéraire germanophone, a été attribué mercredi 18 mai au poète, romancier et essayiste Friedrich Christian Delius.

Né à Rome en 1943, Friedrich Christian Delius a grandi dans l'Allemagne de l'Ouest avant d'étudier la philosophie à Berlin. Il a travaillé dans le monde de l'édition jusqu'en 1978, puis s'est consacré à l'écriture, publiant notamment Les poires de Ribbeck (Labor, 1994) et Le dimanche où je suis devenu champion du monde (Fayard, 2008), récit d'un personnage de 11 ans le jour où l'Allemagne a remporté la Coupe du Monde de football en 1954.

“Observateur critique, malicieux et inventif, il a raconté à travers ses romans et ses récits l'évolution de la conscience allemande au XXe siècle”. Ses textes, “d'une grande lucidité politique, imperméables à toute idéologie et d'une grande humanité”, combinent “une observation pointue et parfois satirique avec sa sensibilité humaine, mettent ses personnages à nu, sans jamais les dénoncer”, commente l'Académie allemande de langue et de poésie, qui désigne les lauréats du prix Georg-Büchner. Celui-ci a notamment récompensé le compositeur Arnold Mendelssohn l'année de sa création, puis Paul Celan en 1959, Günter Grass en 1965 ou encore Peter Handke en 1973.