Le 54
e prix Roger Nimier a été attribué, mercredi 8 juin, à Paul Gréveillac pour son premier roman
Les âmes rouges, paru en janvier dernier dans la collection "Blanche" de Gallimard.
Paul Gréveillac, 35 ans, a récolté six voix contre trois à Isabelle Spaak en lice pour
Une allure folle (Les Equateurs) et une voix à Stéphane Barsacq pour
Le piano dans l’éducation des jeunes filles (Albin Michel).
Les âmes rouges, par ailleurs
sélectionné pour la Bourse de la découverte de la Fondation Prince Pierre de Monaco, nous entraîne à Moscou, de la mort de Staline à l'effondrement de l'URSS, en suivant la vie d'un censeur, Vladimir Katouchkov. Fonctionnaire du Département pour la littérature et la publication, l'impitoyable bureau de la censure de l'Union soviétique, Katouchkov est un grand lecteur, pas vraiment antipathique, mais tellement convaincu de l'utilité de sa tâche (protéger la patrie du socialisme) qu'il travaille avec zèle. Découvrant cependant les qualités de certains écrits antisoviétiques, il entre peu à peu dans la dissidence.
Créé en 1963, le prix Roger Nimier récompense un jeune auteur dont l’esprit s’inscrit dans la lignée de l’œuvre littéraire de Roger Nimier, chef de file du mouvement littéraire dit des "Hussards". Il est doté de 5000 euros par Vincent Bolloré, le mécène du prix.
Le palmarès a distingué dans le passé Patrick Modiano en 1968 pour son premier roman
La place de l'Etoile (Gallimard), Erik Orsenna en 1978 pour
La vie comme à Lausanne (Seuil) et à Emil Cioran pour l'ensemble de son œuvre en 1977. L'an dernier, c'est Emilie de Turckheim qui l'
avait emporté avec
La disparition du nombril (Héloïse d'Ormesson).
Uniquement masculin, le jury était présidé cette année par Jean-Marie Rouart et composé de Bernard Chapuis, Marc Dambre, Stéphane Denis, Michel Déon, Eric Neuhoff, Christophe Ono-Dit-Biot, Erik Orsenna, Patrick Poivre d’Arvor, Philippe Tesson, Didier Van Cauwelaert et Florian Zeller.