Quelques heures avant la divulgation du Nobel de littérature, les médias italiens ont annoncé jeudi 13 octobre la disparition du lauréat de ce prix en 1997, Dario Fo, auteur italien anticonformiste, décédé à l'âge de 90 ans.
"Avec Dario Fo, l'Italie perd un des grands protagonistes du théâtre, de la culture, de la vie civile de notre pays", a salué le chef du gouvernement, Matteo Renzi, cité par l'agence Agi. "Son œuvre satirique, sa recherche, son travail scénique, son activité artistique aux multiples facettes sont l'héritage d'un grand Italien du monde."
Ecrivain mais aussi acteur, Dario Fo, né le 24 mars 1926 près de Varese en Lombardie, avait gagné une notoriété internationale en 1969 avec Le mystère Bouffe (Mistero buffo, Arche éditeur), une épopée des opprimés inspirée de la culture médiévale dont le héros, un jongleur, enseigne la révolte par le rire.
Auteur de La mort accidentelle d'un anarchiste, La marijuana de maman est la meilleure, Couple libre ou Faut pas payer!, ce bateleur à la langue inventive appelait à la rébellion et même l'insurrection contre les puissants et les hypocrites. Les éditions parisiennes Dramaturgie ont publié son œuvre en six volumes. En effet, Dario Fo est surtout connu pour son travail de dramaturge, lui qui avait fondé une troupe avec son épouse, Franca Rame, qui avait été enlevée et torturée par un commando d'extrême droite en 1973. Le théâtre était son terrain de je et de jeu, là où il pouvait faire la guerre contre le Vatican, le nouveau fascisme ou les politiciens corrompus. Il s'était aussi présenté aux élections municipales de Milan en 2006, recueillant 23% des voix.
L'année dernière, Grasset avait publié La fille du pape, son premier roman, dans une traduction de Camille Paul. Fo avait aussi signé un recueil de quatre nouvelles, Amour et dérision (Fayard, 2010), traduit par Dominique Vittoz. Fayard avait également publié Le monde selon Fo: conversations avec Giuseppina Manin, en 2008, où Fo racontait son passé.