Plusieurs romans français et étrangers ont pour cadre la librairie ou le monde de l’édition, quand ils n’en dissèquent pas les coulisses. Michel Field installe l’intrigue de son roman Le soldeur (Julliard) dans l’antre d’une librairie où un homme décide de vendre des livres de sa bibliothèque et croise une jeune femme qui le subjugue… Dans Comédie romantique d’André Bessy (Flammarion), une brillante éditrice de 35 ans cherche l’amour désespérément. Et dans Editeur ! (Ecriture), Emile Brami, ancien conseiller éditorial de la maison d’édition L’Editeur, concocte une fiction drolatique et cruelle librement inspirée de son expérience du microcosme de l’édition. Jean-Michel Delacompté raconte son amour des livres à travers la figure de son père, représentant chez Gallimard, dans Ecrire pour quelqu’un, dernier titre de la collection « L’un et l’autre » de J.-B. Pontalis. Parmi les livres étrangers, Howard Jacobson, lauréat du Booker Prize 2010, dresse avec La grande ménagerie (Calmann-Lévy) une satire amère du monde de l’édition face à la crise du livre : les librairies ferment à cause d’Amazon, les éditeurs se suicident et les écrivains trinquent… surtout quand leurs femmes prennent la plume à leur tour. Par ailleurs, Zoran Zivkovic met en place dans L’écrivain fantôme (Galaade) une énigme réunissant un écrivain, un chat et « cinq correspondants en enfer ». Hanif Kureishi retrace dans Le dernier mot (Christian Bourgois) l’histoire d’un biographe écartelé entre les attentes de son éditeur et celles de son objet d’étude, un écrivain d’origine indienne, soucieux de conforter son image.
Dans Le club de la petite librairie (City), Deborah Meyler décrit le parcours d’une jeune femme qui trouve de façon inattendue son salut en travaillant dans une librairie d’occasion excentrique de Manhattan. Et Robin Sloan évoque l’avenir de la culture digitale en situant lui aussi son roman dans une librairie, qui réunit un étrange cercle de lecteurs. Son roman, M. Pénombre, libraire ouvert jour et nuit (Michel Lafon), best-seller outre-Atlantique, associe le frisson à la bibliophilie magique.