Classement Livres Hebdo 2013

L’édition mondiale

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L’édition mondiale

Répertoriant 84 sociétés - dont 9 françaises - relevant de 59 groupes éditoriaux de 16 pays, le 7e Classement Livres Hebdo de l’édition mondiale montre une accalmie du secteur après les effets en 2011 de la crise économique et financière. Le palmarès repris par nos confrères Buchreport (Allemagne), Publishers Weekly (Etats-Unis), The Bookseller (Royaume-Uni et PublishNews Brazil (Brésil) témoigne cependant de la poursuite des mutations structurelles.

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Par Fabrice Piault
avec Créé le 11.10.2013 à 19h29 ,
Mis à jour le 03.04.2014 à 17h10

Etabli sur la base des données de 2012 par Rüdiger Wischenbart Content and Consulting (voir la méthodologie p. 14), le 7e Classement Livres Hebdo de l’édition mondiale donne, à première vue, le sentiment d’une accalmie. Les 50 principaux groupes cumulent un chiffre d’affaires de 54,8 milliards d’euros, contre 52,7 un an plus tôt, où le secteur avait durement subi les impacts de la crise économique et financière (54 millions d’euros en 2010). Au total, notre palmarès 2013, repris en partenariat par nos confrères Buchreport (Allemagne), Publishers Weekly (Etats-Unis), The Bookseller (Royaume-Uni) et PublishNews Brazil (Brésil), répertorie 84 sociétés (contre 79 l’an dernier), dont 9 françaises, réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 150 millions d’euros. Elles correspondent à 59 grands groupes (54 en 2012) de 16 pays totalisant 56,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Le classement 2013 a cette fois pu intégrer les données de la branche française d’Hachette, de Flammarion, détaché de RCS mais pas encore consolidé avec Gallimard, et de Cambridge University Press. Surtout, il continue de refléter la structuration croissante de l’édition dans les « Briics » (Brésil, Russie, Inde, Indonésie, Chine, Afrique du Sud) en accueillant les géants chinois China Publishing Group et Phoenix, et le très dynamique groupe russe Olma.

Les performances des groupes demeurent pourtant contrastées. La majorité des plus grands, avec un chiffre d’affaires supérieur à 700 millions d’euros, a connu une hausse d’activité en 2012. Mais la plupart de ceux qui se situent au-dessous de cette barre affichent au contraire un reflux plus ou moins important. La situation apparaît particulièrement dégradée pour les groupes opérant dans des pays très affectés par la crise comme l’Espagne ou, plus encore, le Japon, dans le prolongement de l’accident nucléaire du 11 mars 2011 à Fukushima.

Le secteur éducatif revient en force

La montée en puissance des Briics suscite en tout cas un retour de faveur pour l’édition d’éducation, scolaire et dans une moindre mesure universitaire. Le leader, Pearson, a choisi de se recentrer sur ce secteur en abandonnant sa branche d’édition généraliste Penguin à un nouveau groupe, Penguin Random House, dont il ne détiendra que 47 %, avant de s’en retirer probablement peu à peu. Random House, précisément, qui détiendra la majorité du groupe fusionné, annonce vouloir aussi constituer en son sein une branche éducation dont il attend à terme un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros. L’américain Scholastic, leader de l’édition jeunesse, continue d’investir dans le secteur, de même que l’allemand Holtzbrinck. Et les grands groupes d’édition scolaire et universitaire se concentrent particulièrement sur les marchés émergents, à l’instar de Cengage, de Wiley, d’Oxford University Press ou d’Houghton Mifflin Harcourt. Même l’éditeur généraliste HarperCollins annonce pour 2014 un important développement dans le scolaire en Inde. Et les éditeurs scolaires chinois (China Education) ou brésiliens (Abril Educação) ont aussi le vent en poupe.

L’édition professionnelle dans l’expectative

Dans le même temps, l’édition professionnelle, cible privilégiée pendant une décennie des fonds d’investissement qui lui ont fait subir de multiples concentrations et restructurations pour s’assurer un rendement supérieur à 20-22, voire 25 %, semble moins animée. De fait, les opportunités de croissance externe sont devenues plus rares. Reed Elsevier demeure en progression. Le groupe allemand Springer, en plein essor au point qu’il attise les appétits de la plupart de ses concurrents et d’une demi-douzaine de fonds d’investissement, devrait être prochainement vendu à un prix élevé. Mais Thomson Reuters, Lefebvre-Sarrut ou le finlandais Sanoma ont réalisé une année plus mitigée, et Wolters Kluwer subit un recul en Europe, même s’il est compensé par un développement en Amérique du Nord et plus encore en Chine.

Le «

trade

» en réorganisation

L’édition généraliste, elle, est en pleine réorganisation depuis qu’elle y voit un peu plus clair, du moins aux Etats-Unis (1), sur l’évolution du marché numérique. En dépit des prix de vente des livres numériques, moins élevés que ceux du papier, la plupart des plus grands groupes parviennent à développer leur chiffre d’affaires (Random House, Scholastic, Holtzbrinck ou Penguin), ou tout au moins à le stabiliser (Hachette Livre, Santillana, Bonnier, Simon & Schuster). Surtout, grâce à une meilleure rentabilité du numérique, ils enregistrent souvent de bons résultats pour 2012. Random House affiche une marge opérationnelle de 15 %, Hachette Livre de 11 %, Simon & Schuster de 10 %, Penguin et Scholastic de 9 %.

Mais l’évolution des marchés avec la montée en puissance de la vente en ligne physique et numérique, et l’effritement des noyaux de gros lecteurs qui favorise les best-sellers mondiaux au détriment des fond, suscitent une nouvelle vague de recentrages et de concentrations. De fait, les moins grands et les moins internationalisés des groupes de notre classement souffrent plus que les autres. Readers Digest, au modèle économique très spécifique, s’est même placé pour la seconde fois en quatre ans sous la protection de la loi américaine sur les faillites. Du coup, les groupes italiens Mondadori (en se retirant d’Espagne) et RCS (en cédant Flammarion) se sont repliés sur leur marché domestique. L’édition se concentre en France, avec le rachat de Flammarion par Madrigall-Gallimard, comme en Russie, avec la reprise d’AST par Eksmo. Et l’annonce de la fusion Penguin-Random House, qui doit être effective au 2e semestre 2013, pourrait bien accélérer un mouvement clairement international. <

(1) Voir « Ce qu’on sait maintenant du marché numérique », LH 958, du 14.6.2013, p. 16-19.

Les groupes en détail

1. Pearson

Le groupe britannique, numéro un mondial de l’édition avec ses deux branches, Pearson Education et Penguin Group, continue de bénéficier de la forte progression du chiffre d’affaires de la première (+ 7,7 %), leader mondial du scolaire, qui assure 76 % de son activité et 84 % de ses profits. Sa nouvelle direction, en place depuis le début de 2013, prépare pour le 1er janvier 2014 une réorganisation du groupe en trois pôles : scolaire, universitaire et professionnel. Car la fusion de Penguin et de Random House (n° 5, voir ci-dessous), annoncée à l’automne dernier et qui donnera naissance à un puissant leader mondial du « trade » (édition généraliste), doit intervenir au 2e semestre 2013. Pearson conservera au départ 47 % des parts de Penguin Random House, qui sera contrôlé à 53 % par le groupe allemand Bertelsmann. En attendant, en 2012, Penguin, qui publie 4 000 nouveaux titres par an et comprend Dorling Kindersley, Puffin et Ladybird, a fortement investi dans le numérique. Le groupe a acheté à Bertram Capital l’une des plus importantes plateformes d’autoédition au monde, et il a pris 5 % de Nook Media, la branche numérique de la chaîne de librairies américaine Barnes & Noble. Au total, Pearson, fondé en 1844, compte 48 000 salariés dans 70 pays, dont la France avec Pearson Education France. 59 % de l’activité est réalisée aux Etats-Unis, 22 % en Europe et 13 % sur les marchés émergents d’Asie (Chine, Inde…), d’Afrique, d’Amérique latine et du Moyen-Orient où il effectue l’essentiel de sa croissance. La holding éponyme propriétaire de Pearson détient par ailleurs le quotidien financier britannique Financial Times, dont l’activité n’est pas consolidée ici.

2. Reed Elsevier

Le groupe d’édition professionnelle Reed Elsevier, qui s’appuie sur les branches mondiales Elsevier (sciences et médecine) et Lexis Nexis (droit), réalise désormais avec le numérique 64 % de son activité (un point de plus qu’en 2011). Il lui a consacré au cours des trois dernières années 90 % de ses investissements, soit quelque 350 millions d’euros par an, acquérant notamment en 2012 le fournisseur de logiciels Atria et le service d’informations techniques en ligne pour ingénieurs Knovel. Au total, détenu par la holding du même nom et basé à Londres et à Amsterdam, Reed Elsevier compte plus de 29 500 salariés répartis dans 200 implantations dans le monde, dont une bonne moitié aux Etats-Unis. Son chiffre d’affaires est réalisé à 52 % en Amérique du Nord, 7 % au Royaume-Uni, 3 % aux Pays-Bas, 19 % dans le reste de l’Europe et 19 % dans le reste du monde. En France, où il vient de vendre Reed Business Information (dont, pour l’édition, ESF et Prat), Reed Elsevier est le 7e éditeur via Lexis Nexis France et Elsevier-Masson. Sur un plan mondial, l’activité de la nouvelle division Lexis Nexis Risk Solutions (assurances) n’est pas prise en compte ici, de même que Reed Exhibitions, qui organise entre autres choses la London Book Fair, BookExpo America, BookExpo Canada, la Foire du livre de Tokyo, le Salon du livre de Paris et la toute nouvelle China Shanghai International Children’s Book Fair.

3. Thomson Reuters

La division professionnelle (droit, finance, comptabilité, fiscalité, recherche scientifique et santé, soit environ 23 000 salariés) du groupe canadien Thomson Reuters, contrôlé à 53 % par la famille canadienne Thomson via The Woodbridge Company Ltd., basé à New York et coté à New York et à Toronto, continue de développer ses services numériques, qui représentent 91 % de son chiffre d’affaires (un point de plus qu’en 2011). Présent dans 93 pays, le groupe a réalisé en 2012 58 % de son activité en Amérique, 30 % en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient, et 12 % en Asie, investissant notamment dans les pays émergents (Amérique latine, Chine, Inde, Moyen-Orient, Afrique, Russie, pays de l’ex-URSS et Turquie) à travers sa structure Global Growth & Operations créée en 2012 où elle a procédé à neuf acquisitions. La division « marchés » (information financière et des médias) de Thomson Reuters ne relève pas du périmètre de ce classement.

4. Wolters Kluwer

Wolters Kluwer, basé à Amsterdam où il est coté à Euronext, affiche pour 2012 une progression de 2 % à périmètre comparable. Le recul de l’activité du groupe néerlandais d’édition professionnelle en Europe (- 6 % en raison du déclin des produits imprimés) est compensé par une croissance en Amérique du Nord (+ 4 %) et en Asie (+ 8 %). La part du numérique dans le chiffre d’affaires grimpe de 71 % à 74 % à un an d’intervalle. Fondé en 1836, Wolters Kluwer est organisé en quatre grandes divisions internationales : Legal, Tax & Regulatory Europe (droit, finance-fiscalité, ressources humaines, administration publique, santé, environnement, transport) ; Tax, Accounting & Legal (fiscalité, facturation, droit) ; Health (santé) ; Corporate & Financial Services (services aux entreprises). Avec 18 412 salariés, il revendique des clients dans plus de 150 pays, se développant particulièrement sur les marchés émergents. En 2012, il a acquis Acclipse (services de comptabilité en ligne en Asie-Pacifique et FinArch, fournisseur de solutions financières et d’assurances ; et en janvier 2013, Health Language, leader dans la gestion de la terminologie médicale. La part de son chiffre d’affaires dans la zone Asie-Pacifique a atteint 6 % en 2012, contre environ 56 % en Amérique du Nord, 37 % en Europe, et 1 % dans le reste du monde. Wolters Kluwer Education est par ailleurs le principal éditeur scolaire dans sept pays européens : Pays-Bas, Suède, Royaume-Uni, Allemagne, Belgique, Autriche et Hongrie. En France, Wolters Kluwer est fortement implanté dans le droit (Lamy, Dalian) et la santé (Lamarre, Doin, Pradel, Arnette, etc.).

5. Random House

Filiale à 100 % du géant allemand des médias Bertelsmann, propriété de la famille Mohn via une fondation, Random House a bénéficié en 2012 du succès de la trilogie Fifty shades, qui lui a permis de presque doubler son résultat, de 185 à 325 millions d’euros entre 2011 et 2012. Le groupe d’édition généraliste basé à New York compte près de 200 marques éditoriales dans 15 pays. Produisant chaque année quelque 10 000 titres, vendus à 400 millions d’exemplaires, Random House est numéro un dans son domaine aux Etats-Unis (54,8 % de son chiffre d’affaires, avec Bantam, Dell, Knopf, Pantheon, Doubleday, Crown, etc.) comme en Allemagne. Il est aussi puissant en Grande-Bretagne et en Espagne, où il a racheté à l’italien Mondadori sa participation dans la filiale Random House Mondadori avec une perspective de croissance sur les marchés hispanophones d’Amérique latine. Il a aussi lancé 47 000 livres numériques en anglais, allemand et espagnol. En 2012, Random House a ouvert aux Etats-Unis et au Canada le Random House Author Portal, un portail d’information des auteurs et agents utilisés par plus de 2 300 auteurs. Il a noué des partenariats avec les filiales audiovisuelles de Bertelsmann pour leur ouvrir de nouveaux débouchés. Le groupe prévoit par ailleurs la création d’une division dans l’éducation, pour laquelle il vise, à terme, un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros. Annoncée à l’automne dernier, la fusion de Random House avec Penguin, la branche « trade » de Pearson (n° 1), doit donner naissance au 2e semestre 2013 à Penguin Random House, nouveau géant de l’édition généraliste dont, dans un premier temps, Bertelsmann détiendra 53 %, et Pearson 47 %.

6. Hachette Livre

La branche édition du groupe Lagardère affiche pour 2012 une croissance de 1,9 % de son chiffre d’affaires et de 2 % de son résultat, dégageant une marge opérationnelle de 10,7 %, à 223 millions d’euros. Tandis que le livre numérique pèse désormais 8 % de son chiffre d’affaires, Hachette Livre a bénéficié des succès de son secteur fascicules. Si les activités sont en repli en Espagne du fait de la crise économique, et dans une moindre mesure aux Etats-Unis, les résultats se sont améliorés en France et au Royaume-Uni. Basé à Paris, Hachette Livre publie quelque 15 000 titres par an et emploie 7 104 salariés dans l’édition généraliste et d’éducation (près de 20 % du chiffre d’affaires), s’inscrivant au deuxième rang de l’édition généraliste (« trade »). Il a réalisé l’an dernier 36 % de son activité en France, 22 % en Amérique du Nord, 21 % au Royaume-Uni et en Australie, 10 % en Espagne et 11 % ailleurs dans le monde. Numéro un en France (Fayard, Grasset, Stock, Lattès, Calmann-Lévy, Larousse, Dunod, Hatier, etc.), en Grande-Bretagne, en Australie et en Nouvelle-Zélande (Hachette UK : Hodder Headline, Octopus, Orion, Cassell, etc.), le groupe figure parmi les six principaux éditeurs aux Etats-Unis (Hachette Book Group USA : Grand Central ; Little, Brown ; etc.) comme en Espagne (Anaya, Salvat, Bruño). Il occupe de fortes positions en Amérique latine (Patria Cultural au Mexique, Aique en Argentine) et en Inde, se développe dans le monde arabe via la société commune Hachette-Antoine créée avec le groupe libanais Librairie Antoine, a constitué en Chine avec le groupe Phoenix la société commune Hachette-Phoenix et détient 25 % du groupe russe Atticus.

7. McGraw-Hill Education

Vendue en mars 2013 par le groupe américain d’information financière et professionnelle The McGraw-Hill Companies (Standard & Poor’s, Business Week, etc.) au fonds d’investissement Apollo Global Management pour 1,8 milliard d’euros, McGraw-Hill Education n’avait pas, à l’heure de notre bouclage, publié ses résultats 2012. Le groupe spécialisé dans l’éducation et la formation sur tous supports comprend une branche scolaire, le School Education Group (SEG) et une branche universitaire et professionnelle, le Higher Education, Professional and International Group (HPI, 30 % de l’activité). La société basée dans l’Etat de New York emploie 6 000 personnes dans 44 pays, et publie dans plus de 60 langues. Présente aussi bien en Amérique du Nord et du Sud qu’en Europe - particulièrement au Royaume-Uni -, en Australie et en Asie, elle est leader sur son marché en Inde, où elle s’est implantée dès 1970, et a créé en Chine une société mixte avec New Oriental.

8. Planeta

Continuant de subir de plein fouet la crise sévère qui touche le pays, le numéro un de l’édition espagnole, par ailleurs présent dans d’autres secteurs des médias, affiche une nouvelle baisse de chiffre d’affaires pour 2012. Principal exportateur de livres en Amérique latine, le groupe fondé en 1949 et toujours propriété de la famille Lara est aussi victime des restrictions aux importations mises en place en Argentine. Planeta est présent dans 25 pays avec plus de 100 marques d’édition, dont en Espagne Planeta, Destino, Seix Barral, Temas de Hoy, Minotauro, Quinteto, Espaca Calpe, Infantil y Juvenil, Booket, Ariel ou encore, depuis mai 2012, 90 % de Tusquet. Il détient 50 % du club Circulo de lectores et la chaîne de librairies Casa del Libro. Initiateur en 2010, avec ses deux principaux concurrents, Random House Mondadori et Santilla (n° 24), de la plateforme de distribution numérique Libranda, il a créé en 2012 la bibliothèque numérique Booquo, avec une communauté de 4 millions de lecteurs inscrits. Puissant en Amérique latine (Argentine, Chili, Uruguay, Colombie, Venezuela, Equateur, Mexique), Planeta est aussi implanté sur le marché hispanophone aux Etats-Unis ; au Portugal, où il a repris la chaîne de librairies Bertrand ; et en France avec Editis (classé plus bas). Editis est présent dans l’édition générale, l’éducation et la référence avec près de 30 maisons d’édition dont Laffont, First-Gründ-Plon-Perrin, Nathan, Le Robert, Bordas, et les pôles Place des éditeurs et Univers Poche.

9. Scholastic

Le succès spectaculaire de la trilogie Hunger games de Suzanne Collins a dopé en 2012 le chiffre d’affaires et les résultats du principal éditeur et distributeur de livres pour la jeunesse et d’ouvrages parascolaires dans le monde. Editeur de Harry Potter aux Etats-Unis, le groupe basé à New York a été fondé en 1920 et compte 9 200 salariés répartis en 5 branches. La branche jeunesse Scholastic Children’s Book représente 51,7 % du chiffre d’affaires aux côtés des branches Technologies éducatives et services ; Media, Licensing et publicité ; Outils éditoriaux pour les classes (9,7 %) ; et International, qui assure près du quart de l’activité dans 140 pays : Canada, Royaume-Uni (depuis 1964), Australie (depuis 1968), Nouvelle-Zélande, Irlande, plusieurs pays d’Asie (Inde, Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Taïwan, Thaïlande) et d’Amérique latine (Mexique, Argentine, Puerto Rico), entre autres pays. En 2012, Scholastic a renforcé son secteur d’apprentissage de l’anglais en achetant l’éditeur singapourien Learners.

10. Holtzbrinck

La branche livre du groupe familial de presse et d’édition allemand Holtzbrinck, basé à Stuttgart, affiche une belle croissance de son chiffre d’affaires comme de ses profits en 2012, où elle s’est réorganisée en deux grandes divisions internationales qui se substituent à l’organisation précédente par pays. La branche éducative et scientifique comprend Scientific American, Nature Publishing Group, Palgrave Macmillan, Macmillan Education ainsi que Digital Science, Digital Education et Macmillan New Ventures. Le secteur d’édition généraliste regroupe en Allemagne, où il est numéro deux derrière Random House/Bertelsmann, Fischer, Rowohlt, Kiepenheuer & Witsch et, en association avec Weltbild, Droemer Knaur ; aux Etats-Unis, le groupe Macmillan avec St Martin’s Press, Henry Holt, Farrar Straus & Giroux, Picador ; et au Royaume-Uni et en Australie, Pan Macmillan. Dans le numérique, Holtzbrinck a cédé son réseau social pour étudiants Poolworks, mais a lancé en coopération avec Bertelsmann la plateforme de prêt de livres numériques Skoobe, tout en étendant début 2013 sa propre plateforme d’autoédition de l’Allemagne au Royaume-Uni.

11. Cengage

Détenu par un pool de fonds d’investissement emmené par Apax Partners, Cengage Learning a progressé en 2012, mais demeure très endetté. Parmi les principaux fournisseurs de contenus et de services imprimés et numériques pour les marchés du scolaire et des bibliothèques, le groupe américain basé à Stamford (Connecticut) compte 5 500 salariés dans 40 pays. Aux Etats-Unis, où il réalise 37,5 % de son activité en numérique), il est présent dans les secteurs universitaire et professionnel sous les marques Heinle, Wadsworth, Delmar, South-Western, Brooks/Cole, South-Western et Course Technology. La National Geographic Society’s School Publishing produit des ouvrages physiques et numériques, des outils pédagogiques pour l’apprentissage de l’anglais et des séries scientifiques. Gale propose des solutions d’information (600 bases de données) aux écoles, aux bibliothèques et aux entreprises. A l’étranger, où il réalise 13,8 % de son chiffre d’affaires, Cengage est particulièrement implanté en Chine et dispose d’une base à Singapour. Il est aussi présent au Royaume-Uni et en Australie ; en Europe, Afrique et Moyen-Orient ; et en Amérique latine, avec une base à Mexico.

12. Wiley

Le groupe américain d’édition scientifique, technique, médicale et d’érudition, fondé en 1807, revendique pour 2012 une bonne progression de sa branche scientifique, technique et médicale (58,4 % du chiffre d’affaires), avec laquelle Wiley s’impose comme le principal éditeur des sociétés savantes. Mais celle-ci est compensée par le tassement de l’activité de la branche d’édition professionnelle et générale, éditrice des fameux livres « pour les nuls » (24,3 %) et du secteur universitaire (17,3 %). Au total, le groupe de 5 100 salariés, basé à Hoboken (New Jersey) et coté depuis 1962 au New York Stock Exchange, tire 40 % de ses revenus du numérique. Très internationalisé, visant particulièrement le Moyen-Orient, la Chine et le Brésil, Wiley réalise 22 % de son chiffre d’affaires en Europe, 14 % en Asie, 5 % en Australie, 5 % au Canada et 3 % ailleurs, contre 51 % aux Etats-Unis.

13. De Agostini

Le groupe italien De Agostini Editore, qui n’a pas encore livré ses résultats 2012, fait partie de De Agostini S.P.A, propriété des familles Drago et Boroli, par ailleurs présent dans les jeux et services, le loto, la finance, les médias et la communication, non consolidés dans notre classement. Il comprend quatre unités distinctes qui publient dans 21 langues et 46 pays : De Agostini Publishing, De Agostini Libri, Editions Atlas France/Suisse (fascicules et marketing direct ; livres confiés sous licence à Glénat) et Digital De Agostini. Leader mondial de l’édition de fascicules (50 % du marché), il est également présent dans l’édition de référence, les livres illustrés et les cartes géographiques, les ouvrages scolaires et professionnels. Cherchant à se renforcer aux Etats-Unis, De Agostini Editore a lancé en janvier 2012 à New York DeAgostini Publishing USA.

14. Shueisha

Le principal éditeur de mangas au Japon (30 % du marché), fondé en 1925 par Shogakukan comme une branche dédiée à l’édition de loisirs, mais indépendant depuis 1949, enregistre un déclin continu de son activité depuis cinq ans. Il a lancé en 2013 sa propre librairie numérique. Avec Shogakukan (n° 18), qui fait partie comme lui et Hakusensha du grand conglomérat Hitosubashi, le groupe de Tokyo, qui compte 789 salariés, détient Viz Media, principal éditeur de mangas aux Etats-Unis, et Viz Europe, basé à Paris où il édite sous la marque Kazé.

15. Kodansha

Kodansha, présent dans tous les secteurs de la littérature générale, le livre pour la jeunesse, le livre d’art et de référence, le manga et les sciences avec quelque 1 100 salariés, présente un déclin continu de son chiffre d’affaires depuis 2007. Le groupe fondé en 1909 par la famille Noma, toujours propriétaire, et basé à Tokyo souhaite privilégier son expansion à l’international. Tandis que Kodansha Europe vend des livres en anglais sur la culture japonaise, le groupe développe aux Etats-Unis, en partenariat avec l’imprimeur Dai Nippon, Kodansha USA Publishing & Vertical. En Chine, où il entend se développer dans l’édition, les produits dérivés et l’audiovisuel, il a lancé au printemps 2012 un mensuel de mangas en partenariat avec le groupe chinois Guangxi Publishing & Media Group.

16. Springer

Détenu depuis 2009 par les fonds EQT (instrument financier de la famille suédoise Wallenberg) et GIC (Government of Singapore Investment Corporation), le deuxième éditeur mondial de revues scientifiques, techniques et médicales serait sur le point de changer de propriétaire. D’une valeur estimée entre 3 et 4 milliards d’euros, le groupe allemand basé à Berlin, en forte croissance, intéresserait plusieurs grands groupes d’édition professionnelle et une demi-douzaine de fonds d’investissement. Springer produit sous 55 marques 2 200 revues et 8 000 nouveautés par an. Avec 7 000 salariés dans 25 pays dont l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse (29 % de l’activité), les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l’Italie et d’autres pays d’Europe (23 %), les Etats-Unis et le Canada (24 %), le Japon, l’Inde, la Chine et toute la zone Asie-Pacifique (16 %), le Brésil et le reste de l’Amérique latine (3 %) ainsi que l’Afrique du Sud et le reste du monde (4 %), il propose des bases de données, des services en ligne, l’organisation de conférences et de séminaires. En France, sa petite filiale affichait un chiffre d’affaires de 7,3 millions d’euros en 2011.

17. Houghton Mifflin Harcourt

Sous la protection de la loi américaine sur les faillites à partir de mai 2012 pour restructurer sa dette colossale, Houghton Mifflin Harcourt en a profité pour réorganiser le service commercial de sa branche éducation, qui fait de lui l’un des plus importants éditeurs scolaires aux Etats-Unis (90 % de l’activité contre 10 % en référence et littérature générale). Propriété d’Education Media & Publishing Group, créée aux îles Caïman par l’entrepreneur irlandais Bary O’Callaghan, le groupe de Boston (3 300 salariés) entend investir dans le numérique et à l’international, où il a établi des partenariats avec Hachette pour les espaces non anglophones.

18. Shogakukan

Le groupe créé en 1922 affiche de manière récurrente depuis plusieurs années un recul de son chiffre d’affaires et un résultat négatif. D’abord éditeur de manuels scolaires et d’ouvrages de pédagogie, Shogakukan, basé à Tokyo, a progressivement ouvert son catalogue aux ouvrages de référence, dictionnaires et encyclopédies, ainsi qu’au manga, dont il est un des leaders. Avec 842 salariés, il publie 64 magazines et 760 nouveautés par an. En 1925, il a créé Shueisha (n° 14), indépendant depuis 1949 mais qui fait partie avec lui et Hakusensha du grand conglomérat Hitosubashi, et avec lequel il a créé en 2002 Viz Media, le principal éditeur de mangas aux Etats-Unis, et en 2008 Viz Europe, basé à Paris où il édite sous la marque Kazé.

19. HarperCollins

Basée à New York, la branche livre du groupe de communication du magnat australien Rupert Murdoch, News Corp., dont elle ne représente que 3,5 % de l’activité, figure parmi les six principaux groupes d’édition généralistes aux Etats-Unis. HarperCollins, qui réalise 15 % de son chiffre d’affaires avec le numérique, se déploie surtout aux Etats-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne, en Australie et en Nouvelle-Zélande ainsi qu’en Asie. Le groupe dispose d’une importante filiale en Inde, où il lancera en 2014 un important secteur scolaire sous le label Collins India, et a bâti un partenariat en Chine.

20. Informa

Renforcée en 2012 par les acquisitions de Focal Press, Hodder Academic et Zephyr Associates, l’édition professionnelle, universitaire et scientifique pèse, via Taylor & Francis (45 000 titres au catalogue, 1 000 nouveautés par an) et ses filiales (Rutledge, Psychology Press, Garland…), deux tiers du chiffre d’affaires d’Informa PLC. Le groupe britannique, coté au London Stock Exchange, est par ailleurs organisateur d’événements et de salons, dont le CA n’est pas pris en compte dans notre classement. Le numérique représente 74 % de l’activité d’Informa.

21. Oxford University Press

Le département édition de l’université anglaise d’Oxford, auquel il reverse 30 % de ses bénéfices, affiche à nouveau en 2012 une forte croissance interne (+ 10 %). Au début de 2013, il a acquis l’éditeur scolaire Neslon Thornes. Editeur universitaire majeur présent dans quelque 50 pays grâce à un essor international initié dès 1926 à travers la diffusion de méthodes d’apprentissage de l’anglais, Oxford University Press publie dans plus de 40 langues avec au total 6 000 titres par an. Le numérique atteint 17 % de son chiffre d’affaires (45 % dans l’universitaire). Le groupe qui dispose d’une puissante filiale aux Etats-Unis est très présent au Canada, en Inde, au Pakistan, en Chine, en Malaisie, à Singapour, au Kenya, en Afrique du Sud, en Tanzanie, en Espagne et au Mexique, réalisant 37 % de son CA sur les marchés émergents.

22. China Publishing Group

Le principal groupe d’édition public chinois concentre 40 grandes maisons d’édition avec 96 filiales et trois grossistes. Il détient notamment People’s Publishing House, People’s Literature Publishing House, The Commercial Press, Zhonghua, SDX, China Translation and Publishing ainsi que le bureau central des librairies Xinhua et le CNPIEC, société publique d’import-export de livres, également organisatrice de la Foire du livre de Pékin.

23. Phoenix Publishing & Media

Partenaire d’Hachette Livre dans la société commune Hachette Phoenix Cultural Development, dont il détient 51 %, le groupe de Nankin (ex-Jiangsu Publishing Group) est l’un des tout premiers groupes d’édition chinois, coté depuis 2011 à la Bourse de Shanghai. Il comprend 9 maisons d’édition dont Yilin Press, une chaîne de 66 librairies et des imprimeries, et a ouvert en 2012 un bureau au Royaume-Uni.

24. Kadokawa

La filiale du groupe de communication japonais Kadokawa Holdings, coté à la Bourse de Tokyo, a fortement progressé en 2012, notamment grâce au numérique et à un essor à Taïwan. Avec sept sociétés d’édition en littérature générale (Kadokawa Shoten), universitaire et dictionnaires (Kadokawa Gakugei Shuppan), manga et littérature jeunesse (Fujimi Shobo), Kadokawa bénéficie du succès de ses novélisations de dessins animés (« bunku », 42,2 % du chiffre d’affaires 2011).

25. Santillana

Le deuxième groupe d’édition espagnol, détenu par Prisa, numéro un des médias en Espagne (El País, etc.), avec un fonds d’investissement latino-américain (25 %), fait face aux difficultés de son marché domestique par une très forte croissance en Amérique latine. Présent dans le scolaire (un quart du CA) et la littérature générale, Santillana est implanté en Espagne (Taurus, Alfaguara, Aguilar, etc.), mais aussi dans 22 pays dont le Portugal, le Brésil (Editora Modern), le Mexique, le Venezuela, la Colombie, l’Argentine, d’autres pays d’Amérique latine et les Etats-Unis. Santillana est partenaire avec Planeta (n° 8) et Random House Mondadori de la plateforme de distribution numérique Libranda.

26. Bonnier

La branche livre de Bonnier, qui pèse plus de 20 % du chiffre d’affaires du groupe familial suédois éponyme, présent en Suède et en Europe du Nord dans tous les secteurs des médias, a connu une année difficile en 2012 où les ventes de livres ont reculé de 13 % en Suède. Le groupe comprend des maisons d’édition et des clubs de livres dans plusieurs pays dont la Suède (Albert Bonniers, Wahlström, Semic, AdLibris), le Danemark (Kindhardt of Ringhof, Carlsen), la Finlande (Tammi), la Norvège (Cappelens Damm, en partenariat avec Egmont, n° 29), l’Allemagne (Ars Editzion, Carlsen, Piper, Thienemann, Ullstein, et depuis l’an dernier Berlin Verlag et Aladin), la France (Piccolia), le Royaume-Uni (Templar), l’Australie et les Etats-Unis (Weldon Owen). En 2012, le principal groupe de fiction en Scandinavie a rassemblé sa branche d’édition et ses activités de commerce en ligne en une seule unité, Bonnier Books. Il a racheté la chaîne Pocket Shop (16 librairies en Suède, 3 en Allemagne, 1 en Finlande).

27. Gakken

Fondé en 1946, coté depuis 1982 à la Bourse de Tokyo, GakkenHoldings Co. Ltd vise surtout le secteur de l’éducation, de la maternelle à l’université, tout en publiant aussi des livres illustrés et des encyclopédies en japonais et en anglais. Le groupe japonais compte 1 904 salariés.

28. Simon & Schuster

Le groupe américain d’édition générale, fondé en 1924 et détenu par le géant de la communication CBS, affiche une activité stable en 2012, et 10 % de résultats. Il a subi un tassement des ventes de livres imprimés alors que, de 2011 à 2012, la part du chiffre d’affaires réalisée avec le numérique avait bondi de 17 à 23 % (8 % en 2010). Le groupe, qui publie 1 800 nouveautés par an avec quelque 1 300 salariés, s’est un peu restructuré en 2012. Free Press a été intégré à Simon & Schuster, Touchstone à Scribner, Howard Books à Atria tandis que Pocket Books reste au sein de Gallery Publishing Group. S & S dispose de filiales au Royaume-Uni, au Canada, en Australie et en Inde.

29. Egmont

Les divisions Egmont Kids Media (393 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2012) et Egmont Books (139 millions d’euros) du groupe de presse et de communication danois Egmont, créé en 1878 et détenu par une fondation privée, ont subi en 2012 les difficultés du marché du livre. Egmont Kids Media, qui développe sur tous les supports des produits pour la jeunesse en Scandinavie, dans le monde germanophone, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Europe de l’Est, en Chine et, via sa joint-venture Hardie Grant Egmont, en Australie a toutefois conforté ses licences Disney, Hasbro, Mattel, Warner, etc. La branche a aussi lancé quelque 200 apps dans l’année et a acquis la société d’« edutainment » Krea Medie. Pour sa part, la division livre (littérature générale, livre pour la jeunesse, BD, livre audio, parascolaire), présente dans toute l’Europe du Nord, a acquis l’an dernier les maisons universitaires et professionnelles Høyskoleforlaget et Akribe. Au Danemark, elle contrôle Damm, Lindhardt & Ringhof (qui a repris en 2012 l’éditeur de livres audio Audioteket), Aschehoug, Alinea et Mailing Beck. Damm est aussi implanté en Suède, ainsi qu’en Norvège via la joint-venture Cappelen Damm (avec Bonnier, n° 26) et la chaîne de librairies Tanum.

30. China Education

Contrôlé par l’Etat chinois, China Education Publishing & Media Group compte 4 000 salariés, et rassemble 5 filiales depuis décembre 2010 : le groupe universitaire Higher Education Press ; le scolaire People’s Education Press ; Language & Culture Press, spécialisé dans l’apprentissage des langues ; China Educational Publication Import & Export Corporation ; et China Educational Instrument & Equipment Corp.

31. Woongjin ThinkBig

Le groupe coréen spécialisé dans l’éducation et la référence, créé en 1980 et basé à Séoul, fait partie d’un grand conglomérat industriel également présent dans l’énergie et la chimie. Il comprend divers pôles : scolaire, parascolaire, formation permanente, apprentissage de l’anglais, encyclopédies et livres illustrés, collections éducatives, etc.

32. Klett

Le chiffre d’affaires et les résultats du principal éditeur scolaire et universitaire d’Allemagne, également actif en littérature générale sous le nom de Klett-Cotta, se sont encore tassés en 2012. Le groupe familial fondé en 1844 emploie 2 760 personnes et compte 59 marques d’édition et sociétés connexes sur 40 sites de 17 pays (dont la France avec une petite implantation), produisant 2 000 nouveautés par an. Parmi elles, Österreichischer Bundersverlag (Autriche) et Schweizer Schulbuchverlag (Suisse). Le scolaire assure 50,8 % du chiffre d’affaires du groupe, la formation permanente 30,4 % et l’information professionnelle 12,3 %.

33. Cornelsen

En recul, le groupe allemand fondé en 1946 et toujours propriété familiale a annoncé un redéploiement numérique d’ici à la fin de 2014 et 200 suppressions de postes. Avec 1 000 salariés pour moitié en Allemagne, il comprend 5 branches rassemblées sous l’égide du Franz Cornelsen Bildungsgruppe (scolaire ; formation post-bac et matériel pédagogique ; formation pour adultes ; science ; littérature générale), et les éditeurs de référence et de cartes de Bibliographisches Institut (Duden, Meyers, Harenberg, Weingarten, Heye). Cornelsen détient un catalogue de 23 000 titres et des filiales en Autriche (Veritas), en Suisse (Sauerländer), en République tchèque et en Slovaquie (Fraus Verlagsgruppe). L’académie Cornelsen organise 150 séminaires par an, surtout pour les enseignants.

34. Reader’s Digest

Le groupe américain classé sur la base d’un chiffre d’affaires partiellement estimé (pour le 4e trimestre) s’est placé au début de 2013, pour la deuxième fois en quatre ans, sous la protection de la loi américaine sur les faillites (chapitre 11) pour restructurer sa dette. Seule est ici prise en compte l’activité d’édition de livres de loisirs via des filiales dans une trentaine de pays, qui pèse 36,5 % de l’activité du groupe basé à New York. Reader’s Digest réalise par ailleurs 42 % de son chiffre d’affaires avec le Reader’s Digest Magazine et 10,5 % avec la musique et la vidéo. La filiale française Sélection du Reader’s Digest a été revendue au printemps 2013 au groupe de VPC espagnol Sape.

35. Mondadori

Sur un marché en contraction, la branche livre de la Fininvest, holding de communication présidée par Marina Berlusconi, la fille de l’ancien président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, qui la détient à 53,06 %, enregistre un nouveau recul en 2012. Le numéro un italien a revendu à Random House (n° 5) les 50 % qu’il détenait dans le groupe espagnol Random House Mondadori. En Italie, toutefois, Mondadori a conforté ses positions (27,6 % du marché). Il domine la littérature générale avec Edizioni Mondadori, Einaudi, Sperling & Kupfer ou Piemme, et est présent dans le livre d’art (Mondadori Electa) et le scolaire (Edumond Le Monnier). Sa division Direct & Retail, non prise en compte dans ce classement, compte 628 librairies.

36. Gruppo editoriale Mauri Spagnol

Seule l’activité de la branche édition du groupe italien de presse, d’édition et de distribution, fondé en 1914 et propriété, à Milan, des familles Mauri et Spagnol via Messagerie Italiane, est prise en compte dans ce classement. Numéro trois en Italie, le groupe éditorial Mauri Spagnol compte 9 maisons (Garzanti, Longanesi, Salani, Guanda, Nord, Ponte alle Grazie, Corbaccio, Vallardi et TEA), 50 % de Superpocket, et, en Espagne, Duomo Ediciones, basé à Barcelone. Le distributeur Messagerie Libri revendique un quart du marché du livre italien. Le groupe est associé à Feltrinelli et à RCS (n° 48) dans la plateforme de distribution numérique Edigita.

37. Média-Participations

Contrôlé via la holding belge Média-Participations par la famille Montagne (60 %), notamment associée à Axa (19 %) et à Michelin (14 %), le groupe français Média-Participations compte 1 000 salariés en France, en Belgique, en Suisse et aux Etats-Unis. Leader européen de l’édition de bandes dessinées (Dargaud, Dupuis, Le Lombard, Kana, Urban Comics) et de la production de dessins animés, il se développe dans l’édition numérique et le jeu vidéo (Anuman Interactive). Il est aussi dans l’édition religieuse, la jeunesse et le livre pratique (Groupe Fleurus). La presse magazine représente 18 % de son chiffre d’affaires.

38. Lefebvre-Sarrut

Après des années de croissance continue, l’activité du principal groupe d’édition professionnelle et universitaire français, contrôlé par la famille Lefebvre via la holding Frojal (66 %), épaulée par la Banexi (16 %) et les cadres dirigeants (17 %), a marqué le pas en 2012. Lefebvre-Sarrut est concentré dans le droit avec Francis Lefebvre (fondé en 1925), les Editions législatives (1947) et Dalloz (1845). Il emploie 1 867 personnes en France, en Espagne, en Italie, en Belgique et au Royaume-Uni). Frojal contrôle par ailleurs Viveo, spécialisé dans l’information technique et financière.

39. Abril Educação

Le leader brésilien du scolaire (1 500 salariés, 29 % du marché) avec Atica et Scipione, le système d’enseignement SER, l’organisme de formation Anglo, les groupes PH et ETB et, depuis février 2012, 51 % de Escola Satélite, a connu en 2012 une nouvelle année de croissance. Basé à São Paulo, Abril Educação fait partie du Grupo Abril, contrôlé à 56,4 % par un groupe familial, mais aussi coté en Bourse, présent par ailleurs dans la presse, l’audiovisuel et le commerce en ligne.

40. Harlequin

Le leader mondial du roman sentimental, dont 20,7 % du CA relève du numérique (15,5 % en 2011), a subi en 2012 une baisse de ses ventes papier tandis que la croissance du livre numérique ralentissait. La branche édition du groupe de presse et de communication canadien Torstar (The Toronto Star), fondée en 1949, est présente sur 110 marchés internationaux où elle produit dans 31 langues. Il réalise 5 % de son chiffre d’affaires au Canada, 48 % aux Etats-Unis et 47 % ailleurs dans le monde. Hachette (n° 6) est actionnaire à 50 % de sa filiale française.

41. Perseus

2012 a encore vu croître le très dynamique groupe new-yorkais créé en 1996 par le fonds d’investissement indépendant Perseus LLC. En fort développement, notamment dans la distribution (deux tiers du CA) grâce au numérique, Perseus Books Group est une galaxie d’une dizaine de maisons d’édition (Avalon, Basic Books, Basic Civitas, Westview, DaCapo, Running Press, Vanguard Press, Nation Books, Seal Press, Public Affairs) et 4 filiales de distribution qui en font le principal distributeur de petits et moyens éditeurs indépendants aux Etats-Unis : Perseus Distribution, Publishers Group West (dont Legato), Consortium et Constellation (numérique). Il étend ses services numériques au Royaume-Uni via Faber Factory, en association avec le britannique Faber & Faber, et a lancé en 2012 la plateforme d’autoédition Argo Navis.

42. Sanoma

Le principal éditeur finlandais, surtout implanté dans la formation, est la branche édition du groupe de communication Sanoma WSOY, coté à la Bourse d’Helsinki, également présent dans l’imprimerie. Il détient plusieurs marques dont Oppimateriaalit, Sanoma Pro (dont Tammi Learning) ou Sanoma Utbildning. Sanoma est aussi un acteur significatif du livre scolaire en Europe centrale et du Nord avec des filiales en Suède (Bertmark Norge, Bertmarks Förlag), en Hongrie (Lang Kiado es Holding, NTK), en Belgique (Van In), aux Pays-Bas (Malmberg) et en Pologne (Young Digital Planet, Nowa Era).

43. Cambridge University Press

Fondé en 1534 par Henri VIII, le département édition de l’université britannique de Cambridge, le plus ancien éditeur du monde, affiche un catalogue de 45 000 titres et 300 revues, et dispose de 50 bureaux sur la planète. Grâce à une forte croissance du numérique, son chiffre d’affaires a progressé de 3,8 % en 2012, où la maison a aussi racheté Australian Academic Press.

44. Westermann

Fondé en 1838 et basé à Braunschweig, Westermann est surtout implanté dans le scolaire avec Winklers, Dorner, Schoeningh, Spectra, Logo, Advesco, Schubi, Diesterweg ou Schroedel. Il a racheté Bildungsverlag Eins en mai 2013. Cet éditeur allemand appartient depuis vingt ans au discret groupe de presse et de communication Medien Union (Sueddeutsche Zeitung, Stuttgarter Zeitung, Die Rheinpfalz, diverses stations de radio…), créé en 1947 et toujours détenu par un groupe de 5 familles au premier rang desquelles les Schaub (50,4 %).

45. La Martinière

Créé en 1992, le groupe contrôlé par la famille Wertheimer (Chanel, 46 %) et Hervé de La Martinière (29 %) compte 800 salariés dans le livre illustré (art, beau livre, pratique, jeunesse), et en littérature générale avec notamment Seuil, L’Olivier et Points. Une forte part de son CA est réalisée aux Etats-Unis (Abrams, Golden Turtle et Stewart, Tabori & Chang) et en Allemagne (Knesebeck).

46. Flammarion

Racheté en septembre 2012 au groupe italien RCS par Madrigall, la holding familiale qui contrôle Gallimard (n° 47), mais pas encore consolidé, le groupe d’édition générale (littérature, sciences humaines, bande dessinée, jeunesse, beau livre) Flammarion a été fondé en 1876. Il compte plusieurs filiales dont J’ai lu, Casterman et Fluide glacial.

47. Gallimard

Contrôlé par la holding familiale Madrigall, qui a aussi acquis en septembre 2012 le groupe Flammarion (n° 46), mais qui n’a pas encore livré de chiffre d’affaires consolidé, le groupe français d’édition générale (littérature, sciences humaines, jeunesse, bande dessinée, pratique, art) publie 1 500 nouveautés par an avec 1 000 salariés. Gallimard est présent au Canada, en Belgique et en Suisse. Outre une dizaine de maisons d’édition, dont Denoël, Mercure de France ou P.O.L, il détient en France une demi-douzaine de librairies. Il est partenaire avec Flammarion et La Martinière (n° 45) de la plateforme de distribution numérique Eden.

48. RCS Libri

La vente de Flammarion (n° 46) à Madrigall en septembre 2012 a divisé par deux l’activité de la branche livre du géant de la presse et de l’édition italiennes RCS MediaGroup, coté à la Bourse de Milan. Numéro deux de l’édition en Italie, RCS Libri y est implanté dans l’édition générale (Rizzoli, Bompiani, Sonzogno, Adelphi, Skira, etc.), le scolaire (Tramontana, Nuova Italia) et le droit (La Tribuna). Aux Etats-Unis, RCS Libri détient à la fois Rizzoli International et Universe.

49. Kyowon

Détenu par son fondateur, en 1985, Chang Pyung-soon, le groupe coréen Kyowon compte 1 321 salariés permanents et 200 antennes commerciales dans tout le pays. Il produit une cinquantaine de collections encyclopédiques vendues en particulier par courtage, pour moitié acquises auprès d’éditeurs japonais, britanniques ou français. Kyowon couvre particulièrement les champs de l’éducation, du livre illustré, des contes et des services en ligne, notamment l’information prénatale et la petite enfance.

50. Bungeishunju

Encore en recul en 2012, la maison japonaise créée en 1923 compte 341 salariés. Bungeishunju est renommée pour son magazine mensuel éponyme et reconnue pour sa capacité à découvrir de nouveaux talents littéraires.

51. Haufe-Lexware

Basé à Fribourg, le groupe de 1 200 salariés, créé en 1934, est en Allemagne l’un des principaux éditeurs de gestion, droit et fiscalité. Haufe-Lexware, qui développe des programmes de formation dans le prolongement de sa production éditoriale, réalise les deux tiers de son CA avec le numérique.

52. Olma

Parmi les principaux éditeurs russes (fiction, non-fiction, livres cadeaux référence), Olma Media Group a acquis en 2011 pour 52 millions d’euros le plus important éditeur scolaire russe, OJSC Prosveshcheniyed, qui dispose de succursales dans 15 villes du pays.

53. Weka

Créé en 1973, propriété de la famille Mützel, l’un des principaux éditeurs allemands d’information et de services professionnels compte 1 000 salariés répartis en trois divisions : gestion et management, information et revues, design créatif. Weka détient des filiales en France, aux Pays-Bas, en Autriche et en Suisse.

54. Shinchosha

En net recul, le groupe familial fondé en 1896 et basé à Tokyo édite, avec 380 salariés, des ouvrages de littérature générale et d’art, de la philosophie, des dictionnaires et des mangas.

55. Eksmo

Créé en 1991, lors de l’effondrement de l’Union soviétique, Eksmo a annoncé en juin 2012 la reprise d’AST (n° 59), qui doit faire de lui le premier éditeur russe (non encore consolidé). Il publie des livres dans tous les domaines, revendiquant 20 % de part de marché.

56. Saraiva

Le groupe brésilien, qui détient par ailleurs la principale chaîne de librairies du pays (106 magasins), revendique 16 % du marché scolaire et 15 % du marché de l’édition technique et professionnelle au Brésil. Il commercialise depuis São Paulo des manuels mais aussi des systèmes d’enseignement et des contenus numériques. Il est également éditeur de littérature générale sous la marque Benvirá.

57. Albin Michel

Fondé en 1900 par Albin Michel, le grand-père du P-DG Francis Esménard, le groupe français Albin Michel développe son catalogue dans tous les secteurs de la littérature générale, mais aussi dans l’éducation (Magnard/Vuibert, Delagrave, Casteilla, Librairie des écoles), et le pratique (De Vecchi). Le groupe qui emploie 488 salariés détient 40 % du Livre de poche, contrôlé par Hachette (n° 6) et le distributeur Dilisco.

58. Editora FTD

Spécialisée dans le scolaire et le matériel pédagogique avec 1 326 salariés, la maison brésilienne fondée en 1902 par les frères maristes, basée à São Paulo, a pâti en 2012 de la réduction des budgets d’acquisition des écoles publiques.

59. AST

Créé en 1990, un an avant l’effondrement de l’Union soviétique, le groupe russe généraliste, qui publie des livres sous les marques Astrel, Avanta + ; Premiera-Media, Corpus et Comics Factory (mangas), a enregistré une chute d’activité en 2012 où il ne revendique plus que 11,4 % du marché. Il détient aussi la chaîne de librairies Bukva. Son rachat par Eksmo (n° 55) a été annoncé en juin 2012, mais aucun chiffre consolidé n’a été communiqué. <

F. P. avec Rüdiger Wischenbart Content and consulting

Nota : sur les groupes français, d’autres précisions dans le dernier classement Livres Hebdo des 200 premiers éditeurs français publié dans LH 925, du 12.10.2012 p. 14-23, et sur www.livreshebdo.fr dans notre rubrique « Conjoncture/classements ».

11.10 2013

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