Authors United, l'Association des libraires américains, la Guilde des auteurs américains et Barnes & Noble s'associent pour demander l'annulation de la décision du ministère de la justice qui a déclaré la marque Apple coupable d'une entente illégale avec les éditeurs sur le prix des livres numériques. Tous ont signé un rapport envoyé le 2 décembre à la Cour suprême des Etats-Unis, arguant que cette condamnation "
menace de saper l'objetif premier de la loi antitrust : garantir une concurrence robuste".
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Nous sommes heureux d’apporter notre soutien dans cette affaire critique pour quiconque veut préserver un marché du livre compétitif et diversifié, explique Mary Rasenberg, présidente de la Guilde des auteurs, dans des propos rapportés par
Publishers Weekly. Nous questionnons fondamentalement l’utilisation faite de la loi antitrust, lorsqu’elle est brandie pour punir un accord commercial qui fait considérablement s’accroître la concurrence sur le secteur des ebooks".
Le pouvoir d'Amazon
Si les professionnels du livre américains se rallient derrière Apple, ils décrient d'autant plus les pratiques d'Amazon. Le rapport dit notamment : "
Avec 90% de parts de marché, presque tous les consommateurs qui veulent acheter un livre numérique doivent passer par Amazon. Amazon peut utiliser ce pouvoir pour supprimer en toute impunité des éditeurs ou auteurs, avec lesquels ils pourraient être en désaccord".
La Cour suprême n'a pas communiqué sur sa décision ou non de traiter ce dossier. Le ministère de la justice américaine a quant à lui jusqu'au 4 janvier pour adresser un rapport s'opposant à une nouvelle étude de l'affaire qui met en cause Apple.
Parmi les milliers de dossiers adressés en Cour suprême chaque année, comme dernier recours de justice, seule une centaine sont traités. La Cour suprême de justice des Etats-Unis doit évaluer l'impact et l'influence que pourraient avoir les affaires sur d'autres secteurs, et prend également en compte le résonnement médiatique et l'intérêt de l'opinion.
La marque à la pomme,
qui a perdu son appel le 30 juin 2015, avait déjà porté seule son cas auprès de la Cour suprême. Elle espère que ce nouveau soutien public des auteurs et des libraires pourra changer la donne.