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Les ventes des livres d’Han Kang s’envolent

Han Kang - Photo © Paik Dahuim

Les ventes des livres d’Han Kang s’envolent

En Corée du Sud, les livres d'Han Kang, lauréate du prix Nobel de littérature 2024, se sont écoulés à un million d’exemplaires en à peine quelques jours. L'écrivaine espère que ce succès soudain ne bousculera pas son quotidien. En France, ses éditeurs réimpriment aussi.

Par Adèle Buijtenhuijs
avec AFP Créé le 17.10.2024 à 16h50

La romancière sud-coréenne Han Kang, lauréate du prix Nobel de littérature 2024, a confié son envie de ne pas voir sa vie changer après l'obtention de sa récompense. L'écrivaine a également précisé ce jeudi « avoir sans cesse des idées de nouveaux livres », dont l'un peut-être terminé dès l'an prochain.

Première femme asiatique à remporter ce prix littéraire, la romancière de 53 ans est connue à l'étranger pour son roman La Végétarienne, qui a remporté le Man Booker Prize en 2016. Il narre le changement radical d'habitudes alimentaires d'une femme après des cauchemars violents, avec des conséquences désastreuses sur son couple et sa santé mentale.

Elle a été récompensée pour « sa prose poétique intense qui affronte les traumatismes historiques et expose la fragilité de la vie humaine », selon l'académie suédoise.

« Mais j'espère et je pense que ma vie quotidienne ne va pas trop changer »

Invitée d'une cérémonie de la fondation sud-coréenne Pony Chung qui remettait son prix de l'Innovation à Séoul, Han Kang a raconté avoir savouré avec modestie son succès. Gagner le prix Nobel a été « un moment plein de joie et de gratitude, j'ai fêté ça calmement le soir », a raconté la quinquagénaire, alors qu'elle a fait sensation en Corée du Sud et vendu plus d'un million de ses livres en quelques jours. « La semaine dernière, remplie de tellement de gens partageant ma joie comme si c'était la leur, restera gravée dans ma mémoire comme une expérience spéciale et touchante pour moi », a-t-elle dit. « Mais j'espère et je pense que ma vie quotidienne ne va pas trop changer ».

« Je suis quelqu'un qui se connecte au monde à travers l'écriture et j'espère que je vais continuer à écrire et à rencontrer les lecteurs à travers mes livresJe ne bois pas d'alcool et dernièrement, pour des raisons de santé, j'ai totalement arrêté la caféine. Je ne voyage plus que rarement, même si j'aimais ça. Autrement dit, je me suis souvent demandé, qu'est-ce qui t'amuse dans la vie ?, j'aime plutôt marcher », a-t-elle décrit.

L'autrice espère terminer l'an prochain le nouveau roman auquel elle travaille : « Mais je me trompe souvent sur le temps qu'il me faut pour écrire, et je ne peux pas dire avec certitude quand il sera terminé ».

Les éditeurs français réimpriment

Han Kang a ajouté qu'elle avait trois autres livres en tête qu'elle aimerait terminer avant ses 60 ans: « Mais comme toujours, je suppose que quand je vais les écrire, j'aurai des idées pour d'autres livres et que je n'arrêterai jamais de penser aux livres que je veux écrire ».

En France, les éditeurs d'Han Kang ont aussi lancé la réimpression de ses romans. Au Livre de Poche, La Végétarienne a bénéficié d'un premier retirage de 15 000 exemplaires, qui sera suivi de 15 000 supplémentaires la semaine prochaine. La marque de poche du groupe Hachette Livre, qui a déjà annoncé la parution début 2025 d'Impossibles adieux, publiera aussi dès le 4 décembre la reprise poche de Celui qui revient, paru en grand format au Serpent à plumes en 2016. L'ouvrage avait fait l'objet d'une première reprise en poche chez Points en 2017.

Grasset de son côté annonce avoir réimprimé à 11 000 exemplaires la version grand format d'Impossibles adieux. « Il nous en restait 4 000 en stock », confie Joachim Schnerf, responsable du domaine étranger chez Grasset.

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