1er avril > roman France

Avec Les variations fantômes, Régis Descott ajoute une nouvelle corde à son arc. Connu pour ses thrillers ou ses romans historiques, l’auteur d’un livre en duo avec la psychiatre Magali Bodon-Bruzel (L’homme qui voulait cuire sa mère, Stock en février 2015) s’empare cette fois des codes du fantastique.

L’affaire commence à la gare de l’Est. Le docteur Morel, de la Société parisienne d’études spirites, est entouré par six de ses disciples ayant tous un même don. Il y a là un ancien employé de banque reconverti dans la généalogie, une agente immobilière spécialisée dans les produits de luxe, une fonctionnaire de l’administration fiscale, une infirmière en soins palliatifs, un urgentiste cuisinier et un pianiste de bar solitaire et tatoué qui se révèle être le narrateur.

La petite bande se rend dans le château de l’Etoile, qui a jadis appartenu à un certain baron Walter, pour une partie de campagne peu banale. Ils y sont accueillis par Mme Virail, vieille femme d’un autre temps à la voix gutturale, et par Gloria, une blonde enfant de 10 ans. Le propriétaire des lieux fera ensuite son entrée. De Philippe Wolf, un homme d’affaires, on dit qu’il est plus à l’aise avec les chiffres qu’avec ses semblables. Son épouse, Camille, explique à l’assemblée de médiums qu’elle a l’impression d’être épiée, "comme si la maison était vivante". Le narrateur est rapidement intrigué à son tour. Surtout quand il entend une fantaisie de Schubert, reçoit des visites dans son sommeil et assiste à une apparition dans un miroir. Les amateurs du mythique Nous avons toujours vécu au château de Shirley Jackson ("Rivages Noir") seraient bien avisés d’entrer à présent dans un labyrinthe qui vous happe et ne vous lâche plus. Al. F.

Les dernières
actualités