« Petit papa Noël, excuse-moi de t’écrire si tard surtout qu’avec la crise tu n’auras pas de cadeaux pour tout le monde (tant mieux pour ton dos, parce qu’avec l’âge)…. Alors, si j’peux me permettre, je voudrais... D’abord un golden boy ! (golden girl si ça existe, on pourrait s’amuser davantage). Il y en a plein et ça ne coûte plus très cher. J’en voudrais un avec une cravate rose qui irait avec ma poupée Barbie. Il passerait l’aspirateur, laverait la vaisselle mais surtout il ferait les courses parce que tout augmente et que je n’ai pas le temps de suivre les cours de la pomme de terre et de la baguette. Pas besoin d’y ajouter un parachute doré: j’habite au rez-de-chaussée.               Et puis aussi un plombier polonais . Ils sont tous rentrés chez eux pour Noël. Pendant ce temps, nous on patauge dans l’eau depuis que ma femme n’a rien trouvé de mieux que de planter un clou dans un mur qui cachait… un tuyau d’eau. Si tu tardes pense au masque et aux palmes.   Je voudrais aussi un Prix Goncourt (le Nobel, tu l’as offert très en avance à JMG, même que ça a fait plein de jaloux). Tu choisis la couleur comme tu veux. T’as vu que depuis l’Afghan a demandé qu’on n’expulse pas ses compatriotes, Boutefeu a reculé. Je sais qu’on a l’habitude de virer les étrangers à Noël, mais tu vois pas qu’on rate le prochain p’tit Jésus, on aurait l’air malin.   Tiens à propos, il ne te reste pas une grotte ou une crèche ? Tu pourrais l’offrir au DAL qui a eu une grosse amende pour avoir planté des tantes rue de la Banque l’an dernier. « Rue de la Banque », si on avait un peu réfléchi peut-être qu’on aurait évité un krach, m’enfin…               Ne m’envoie pas de TV HD , j’en ai déjà une TV « ready HD » et c’est une escroquerie ; pas davantage de mini ordinateur, déjà que je perds mon parapluie ouvert sur mon bureau, pas plus d’ultra compact (on n’a que des emmerdes avec les ultras, dit MAM), ni de WII, je croyais que c’était pour les mômes et voilà que je découvre dans le Parisien que les pensionnaires des maisons de retraite se battent pour y jouer, alors…               Des livres (l’un en particulier, mais tu sais déjà lequel), des films, des voyages,   même si j’en ai déjà plein, tu peux toujours en envoyer. Des amis, aussi. On ne remplace pas ceux qui sont partis, mais tant qu’on est en vie, on peut faire des rencontres. Me voilà, contraint par mes enfants sur Face Book (Fesse bouc, rigole une blogueuse). Pour quoi faire ? Je ne sais pas encore. Peut-être que je te le rendrai l’an prochain               A propos si tu reprends des vieux cadeaux, je te refilerai bien Zemmour et Naulleau, les deux vieux du Bébête Show à Ruquier, quelques blondes journalistes dont on a fait le tour, un gouvernement déjà usé. A propos, j’échangerai bien aussi un petit Président agité contre un grand Président noir. Ce serait plus gai.   Ah, une dernière chose ! Je sais que tu te fais vieux et que le temps est au froid mais tu vas devoir quitter ton Pôle nord pour remplir mes petits souliers, mais rassure-toi. Tu trouveras ton verre de cognac habituel et je dormirai. Même si tu n’as pas tout ce que je t’ai demandé, je ne te jetterais pas la première grolle.
15.10 2013

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