Dans GPS, une jeune femme s'adresse à elle-même. Plus qu'un autoportrait fictif, ce livre traduit l'introspection délirante, dépressive et frustrée d'une chômeuse à l'aube de la trentaine. Partageant son temps entre l'ennui, la recherche - d'emploi - et l'attente - de son mec pompier -, cette ex-rédactrice de faits divers noue une relation intime et complexe avec son téléphone. Surtout depuis que Sandrine, sa meilleure amie d'enfance sur le point de se marier, lui a partagé sa géolocalisation. Sandrine est devenue ce point rouge en mouvement sur un plan numérique, dont la narratrice ne détache plus son regard. Seulement voilà : le lendemain de son mariage, Sandrine a disparu. La narratrice tombe alors dans une forme de psychose, suivant les déplacements du point rouge depuis son appartement, d'où elle ne sort plus. Elle répertorie, à travers chaque souvenir avec sa meilleure amie, les points GPS où elles se sont rendues - une fête foraine, leurs premières vacances seules, un cinéma... -, imaginant la retrouver bientôt malgré les signes inquiétants de sa disparition. Quinze années d'une amitié resurgissent dans ce qui apparaît rapidement comme une course, la fuite d'un deuil impossible.

Dans son deuxième roman, Lucie Rico démêle les liens qui unissent les amitiés féminines adolescentes, explore ce qu'il en reste quinze ans après, et plonge dans les méandres de la psyché d'une jeune femme éprouvée par une époque - celle du chômage et du tout numérique - qui lui fait littéralement perdre la tête.