L’union fait la force. Dix ans après sa création, l’Union des éditeurs de voyage indépendants (UEVI) incarne toujours avec succès une conception mutualiste de l’édition de voyage. Ses membres (L’Asiathèque, Bouts du monde, Elytis, Géorama, Ginkgo, Intervalles, Magellan & Cie, Nevicata et Transboréal, récemment rejoint par les éditions du Mont-Blanc), tout en conservant une « totale liberté éditoriale », fédèrent leurs moyens pour diverses opérations communes.
Le modèle a fait ses preuves, en particulier ces deux dernières années : si, depuis l’arrivée du Covid-19, les membres de l’UEVI ont « en moyenne » perdu 30 % de chiffre d’affaires par rapport à 2019, le bilan reste favorable pour Marc Wiltz, patron des éditions Magellan & Cie et président de l’association. « Nous avons plutôt bien traversé la période, assure-t-il. Le fait d’être ensemble et de pouvoir défendre collectivement nos ouvrages a permis d’adoucir la violence du choc. »
Mutualisation des moyens oblige, l’UEVI présente en effet un certain nombre d’avantages : la structure s’appuie notamment sur 14 lieux partenaires pour offrir à ses membres une exposition et des conditions commerciales privilégiées : cinq librairies d’éditeur (quatre à Paris, une en Bretagne), quatre librairies dans lesquelles l’un ou plusieurs des membres sont associés au capital (à Nantes, Montpellier, Bordeaux, Étables-sur-Mer), et enfin six librairies avec lesquelles des accords et une charte ont été conclus, dont la librairie Oxymore ouverte en octobre 2021 à Port-Vendres (Pyrénées-Orientales). A elles seules, ces 14 librairies ont généré environ 10 % des 2 millions d’euros de chiffre d’affaires cumulés par les éditeurs de l’UEVI en 2021.
Appel à recrutement
Chaque année, l’association participe également à une cinquantaine de salons, offrant à chacun de ses membres une exposition qu’il aurait du mal à assumer seul. C’est l’une des raisons qui ont poussé Catherine Destivelle, fondatrice des éditions du Mont-Blanc, à rejoindre l’UEVI au début du mois de février. « Cela fait longtemps que je les croise sur les salons, j’ai toujours été impressionnée par la taille et la qualité de leur stand dans les grands rendez-vous », confie l’intéressée, qui arrive avec une centaine de titres à son catalogue et un réseau bien implanté dans le massif alpin.
Outre les éditions du Mont-Blanc, l’UEVI recruterait encore volontiers. « Nous cherchons des libraires porteurs de projets à Bruxelles et dans les Alpes, près des Houches, indique Marc Wiltz. Nous cherchons aussi de jeunes éditeurs tournés vers le voyage avec un catalogue en construction. » Cette année cependant, l’association n’ira pas au Festival de Paris. « Alors que nous y participons avec succès tous les ans, compte tenu des conditions financières et d’organisation pour le moins étranges réservées aux indépendants, et malgré les appels et la bonne volonté de la Région Île-de-France, nous ne voyons pas pour le moment de solution acceptable pour y participer », conclut Marc Wiltz.