Auteur de Mammifères (Flammarion, 2003, prix de Flore) et d'Arkansas (Laffont), le très corrosif Pierre Mérot peine à faire éditer son nouveau roman, intitulé Toute la noirceur du monde.

Jérôme Dupuis et Baptiste Liger ont en effet raconté ce mardi 23 avril sur L'Express.fr que ce roman, mettant en scène un enseignant virant progressivement à l'extrème-droite, avait été finalement refusé par Gallimard après qu'un contrat avait été signé. Chez Stock, Jean-Marc Roberts souhaitait le faire paraître à la prochaine rentrée littéraire. Mais Manuel Carcassonne, qui vient de lui succéder, ne souhaite pas le publier. Il s'en explique dans un communiqué adressé à Livres Hebdo.

«Le manuscrit de Pierre Mérot, Toute la noirceur du monde, m'a été proposé chez Grasset par son auteur en mars 2012 sous le titre Divertissements, écrit-il. Je l'ai refusé fin mars 2012, l'ayant lu, et en ayant débattu en comité de lecture, conformément à nos pratiques rue des Saints-Pères. Dans son envoi, l'auteur qualifiait lui-même son livre d' “un peu dérangeant”, euphémisme à mes yeux : je n'en partage ni la vision du monde, ni la morale, ni l'esthétique, ni le parti-pris. Découvrant ce livre dans les programmes de rentrée de Stock, je ne peux désavouer mon propre jugement, ni ne veux publier un texte que je n'approuve pas et ne saurais donc être en situation de défendre.» «Il n'y a pas d'affaire Mérot», conclut-il. Peut-être. Seulement le démarrage de la rentrée littéraire.