3 questions à

Directrice générale adjointe chargée de la diffusion France d'Interforum, Marie-Pierre Sangouard relativise les contre-performances du marché du livre à la rentrée.

Jugez-vous alarmante la contraction du marché du livre ?

Non. Il faut voir le verre à moitié plein. Le marché est tendu depuis le début de l'année, mais positif en cumul, à + 1,1 %. Nous devons essayer de comprendre les circonstances de cette baisse. 2017 a été marquée, entre septembre et Noël, par une importante vague de parutions de titres à fort potentiel commercial - Ken Follett, Michel Bussi... On n'a pas retrouvé en 2018 ce mélange entre littérature exigeante et grand public. En 2017 aussi, les librairies avaient bénéficié des derniers effets de la réforme du collège, qui a accru la fréquentation. Enfin, les données de GFK ne prennent pas en compte l'e-commerce, qui est en pleine croissance.

Comment se portent les différents circuits de vente depuis la rentrée ?

Les grandes surfaces culturelles ont réussi à tirer leur épingle du jeu, contrairement aux librairies indépendantes. Ceci est notamment lié à l'ouverture de plusieurs magasins Cultura en 2017.

Comment appréhendez-vous l'essor du commerce en ligne ?

Ce n'est pas le diable ! La diversité des circuits permet d'atteindre encore plus de lecteurs. Je salue les initiatives des Espaces culturels Leclerc et de Cultura, deux enseignes qui ont récemment investi dans l'e-commerce. Les acheteurs y font de plus en plus appel, surtout hors Paris, là où on observe les effets négatifs de la désertification des centres-villes.

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