Le néerlandais Marieke Lucas Rijneveld a remporté, le 26 août, l'International Booker Prize pour son premier roman The Discomfort of Evening (Faber), paru en France le 20 août chez Buchet Chastel sous le titre Qui sème le vent (traduit du néerlandais par Daniel Cunin).
A 29 ans, l'écrivain, qui se définit comme "non-binaire" et s'identifie à la fois comme homme et femme, est le plus jeune lauréat de l'histoire du prix britannique, doté de 50000 livres (55800 euros). L'auteur, qui travaille dans un élevage laitier, s'est déclaré "aussi fier qu'une vache à sept pis" après avoir appris la nouvelle. Il succède à Jokha Alharthi, distinguée l'an dernier pour son roman Celestial Bodies (inédit en France).
Une enfance "entre honte et salut"
L'histoire de Qui sème le vent se déroule au sein d'une communauté rurale aux Pays-Bas. Avant Noël, Hanna, Matthies et Obbes Mulder partent faire du patin à glace sur le lac à proximité mais refusent d'emmener leur cadette, Jas. Vexée, celle-ci récite une funeste prière à l'encontre de Matthies, qui meurt lors de la sortie. Pétrie de remords, la fillette de 10 ans restitue l'épreuve subie par la famille.
Le jury a estimé que la plume de Marieke Lucas Rijneveld "renouvelle le monde, révélant les chocs et la violence de l'entrée dans l'adolescence". "Qui sème le vent est une tendre et viscérale évocation d'une enfance entre honte et salut", a rajouté le président du jury, Ted Hodgkinson.