Plus d’une centaine d’autrices, éditrices, libraires, illustratrices, scénaristes, traductrices, agentes littéraires ou encore attachées de presse sont à l’origine d’une tribune intitulée « Tout le monde savait » et publiée samedi 8 mai par Libération. « Alors que l’édition s’enrichit de la publication des récits des victimes de violences sexistes et sexuelles, qu’en est-il au sein du milieu ? Car l’édition, comme tous les milieux professionnels, n’est pas épargnée par le sexisme, le harcèlement moral, le harcèlement sexuel et les agressions sexuelles », peut-on y lire. « Les entreprises de l’édition doivent prendre leur responsabilité au regard du droit du travail. Il faut que cela cesse. Il faut que cela change », appellent aussi les signataires.
Elles évoquent également les disparités salariales entre hommes et femmes dans le monde de l’édition, alors qu’en 2020, parmi les quatorze plus grandes entreprises du secteur du livre, seules 21% étaient dirigées par des femmes. Est aussi évoqué l’écart entre le salaire moyen des hommes et des femmes dans le secteur culturel (de 18% en moyenne en 2015), et le fait que les femmes ne représentaient que 41% des jurys des prix littéraires en 2019. Le texte fait suite à une enquête, publiée le 21 avril dernier par Mediapart, dans laquelle le patron de Bragelonne, Stéphane Marsan, est accusée par une vingtaine de femmes de comportement inapproprié à connotation sexuelle, accusations qu’il récuse. Mediapart a également publié, samedi 8 mai, un nouvel article sur l’omerta dans le monde de l’édition, donnant la parole à des autrices et éditrices.
Parmi les signataires de la tribune, on retrouve, entre-autres : Pénélope Bagieu, Alice Zeniter, Mathou, Samantha Bailly, Alice d'Andigné, Nathalie Zberro, Margot Gallimard, Ariane Geffard, Karine Lanini, Sophie Chedru ou encore Paloma Grossi. La liste complète des signataires, ainsi que la tribune en elle-même sont à retrouver à cette adresse.
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