« C'est un bon salon dans un contexte de crise » déclare Sandrine Dutordoir, responsable du stand Gallimard Jeunesse. « C'est notre deuxième meilleure année après 2006, où l'on avait battu des records avec Azur et Asnar » précise Christian Delepine, responsable du stand Nathan. « Les stands affichent en moyenne des ventes en hausse de 2 % du chiffre d'affaires à dimanche soir, et de 6 % pour les journées de samedi et de dimanche. Mais on n'a pas encore analysé le montant panier moyen » précise le libraire Jean-Marie Ozanne (Folies d'encre).

Aux côtés d'un public professionnel stable et des 32 000 enfants accueillis comme d'habitude, Sylvie Vassallo, directrice du Slpj qui organise la manifestation, annonce une fréquentation en hausse, notamment familiale, sur le week-end : « Nous devrions dépasser les 160 000 visiteurs (contre 155 000 l'an dernier) » précise-t-elle.

Les innovations - la « biblioconnection », la tablette XXL, également testée par Aurélie Filippetti, la ministre de la culture et de la communication (lire notre actualité) et la « battle » autour des auteurs du juke-box gagnée à l'applaudimètre - ont enthousiamé les jeunes et... ont fait vendre les livres.

« L'exposition 28°W a aussi été très remarquée par sa scénographie et installe les illustrateurs pour la jeunesse dans le domaine de l'art » ajoute Sylvie Vassallo qui défend aussi Montreuil comme le lieu de l'image, ouvert notamment aux collectifs d'illustrateurs. L'exposition et la vente aux enchères d'originaux, qui a eu lieu samedi soir a récolté 3 000 euros qui financeront des maisons de quartier-bibliothèques en Afrique.

Pros actifs

Montreuil a aussi joué pleinement son rôle de laboratoire. Le MïCE (Marché interprofessionnel et international de la creation pour enfants) a fait le plein, tant le vendredi pour la journée « De la page à l'écran » que le lundi, avec son mini-salon, tellement bondé que le « Carré rouge » s'est révélé un peu petit. Les échanges entre éditeurs, producteurs, développeurs, bibliothécaires et enseignants ont aussi été nombreux sur le Pôle numérique. Plus largement, on a senti à Montreuil combien l'édition pour la jeunesse était véritablement entré dans l'ère numérique, soucieuse de toucher un jeune public qui reste, contre toute attente, extrêmement lecteur comme l'a démontré l'enquête Ipsos-Gallimard Jeunesse-Le Parisien dont les résultats ont été donnés lundi. De quoi être optimiste pour la 29e edition du Salon, qui aura lieu l'an prochain du 27 novembre au 2 décembre, sur le thème des héros.