François Terré est décédé le 27 mai, à l’âge de 93 ans. Professeur émérite de l’université Paris II Panthéon-Assas, ancien conseiller du garde des Sceaux et président de l’Académie des sciences morales et politiques, il laisse « une empreinte indélébile sur de nombreuses générations d’étudiants. Son héritage, bien plus large, porté par ses disciples et ses écrits, continuera d’inspirer » a réagi son éditeur, Lefebvre Dalloz, dans un communiqué. « En ces moments difficiles, nous présentons nos plus sincères condoléances à sa famille. »
Une influence majeure sur la doctrine juridique française
Agrégé de droit privé et de sciences criminelles, docteur en droit et diplômé en lettres, François Terré s’est démarqué par son approche transdisciplinaire. Entamant une carrière universitaire dans les années 1960, il a enseigné à Strasbourg, Lille et Nanterre avant de s’établir à Paris II Panthéon-Assas, où il devient professeur émérite en 1990. Conseiller du ministre de la Coopération puis du garde des Sceaux de 1960 à 1967, il a également influencé la doctrine juridique française et s’est illustré en tant que chroniqueur et éditorialise au Figaro pendant plus de trente ans. Entré à l’Académie des sciences morales et politiques en 1995 dans la section Législation, droit public et jurisprudence, il en fut le président.
Auteur d’ouvrages juridiques dès 1955, François Terré a surtout écrit sur le droit civil pour Dalloz. Ses travaux sont considérés comme des incontournables en la matière, imprégnés de sociologie et de science. Dans L’Enfant de l’esclave, génétique et droit¸ un essai paru en 1992 chez Flammarion, il s’intéressait notamment à l’éthique du droit à une époque où la définition de « personne humaine » s’élargissait, invoquant les robots et les cyborgs.