Ce mercredi 27 avril, Nicolas Sarkozy a installé le Conseil national du numérique. Composé de 18 membres bénévoles (voir
actualité du 22 avril), il a pour principale mission d'assainir le dialogue entre l'Etat et les acteurs du secteur numérique. L'organe consultatif "
donnera son avis et des recommandations pour développer Internet en France" et en fera bénéficier le gouvernement. Le CNN sera "
libre de ses avis, libre de ses saisines" a précisé le président de la République. Ce dernier a dessiné une feuille de route : "
la fiscalité numérique, la cybersécurité, les droits d'auteur ne doivent pas être des questions taboues."
Il a ainsi reconnu de multiples erreurs passées sur la gestion de dossiers liés au numériques, et notamment la loi Hadopi. Evoquant une évolution nécessaire de cette loi, il plaide cependant pour la garantie d'un "
système de distribution qui permette le respect de la propriété intellectuelle"."
J'attends ce jour où on viendra me voir pour me dire qu'Hadopi n'est plus nécessaire".
Enonçant les bienfaits de l'innovation technologique et l'impact sur l'emploi et l'économie, extension de l'esprit des Lumières, le président de la République a rappelé qu'Internet "
est un territoire sans limite dont les frontières ne peuvent êtres réglées uniquement par le droit." Elément fondamental de la liberté, où "
la censure est une violation inacceptable de la liberté d'expression d'un peuple", Internet doit rester ouvert.
Le Medef du numériqueCependant, s'il déclare que "
le service public se doit d'intégrer Internet dans ses méthodes de travail", pourquoi n'y-a-t-il aucun représentant du web public dans le Conseil national numérique? Les 18 membres sont principalement des netrepreneurs issus des groupes de réseaux télécoms et des principaux sites de commerce électronique. Certaines associations l'ont surnommé le "Medef du Numérique". UFC-Que Choisir regrette que "
la société civile soit exclue de cette instance." Le Syndicat de la presse indépendante d'information en ligne rappelle que la composition du CNN est très éloignée des préconisations du rapport consultatif servant de base à cet organe et remis par Pierre Kosciusko-Morizet il y a quelques semaines. Le président considère que les autres acteurs du web, et notamment les producteurs de contenus, sont déjà représentés par ailleurs.
Nicolas Sarkozy a conclu en espérant voir cette première étape comme le "
premier élément d'une politique de dimension internationale", rêvant d'autres CNN dans d'autres pays, et même d'un "
super CNN" les fédérant tous. Il a, enfin, annoncé qu'Internet serait à l'ordre du jour du prochain G8. Ce e-G8 se tiendra à Paris le 24 mai.