3 OCTOBRE - ALBUM JEUNESSE France

On nous prédit au cours du siècle la disparition de centaines d'espèces animales. Mais que sont, au fil du temps, la licorne, le griffon et le dahut devenus ? Sans oublier le tatzelworm, le jackalope ou l'archibobuc... Autant de créatures légendaires qui ont, depuis l'Antiquité, nourri le folklore de toutes les civilisations. Damien Laverdunt et Hélène Rajcak, les auteurs-illustrateurs de cet album, ont revisité la zoologie fantastique, mêlant allègrement science et mythologie, sous la houlette avisée de deux "oniro-biologistes". Voilà deux ans, ils avaient déjà exploré la même veine avec l'album Petites et grandes histoires des animaux disparus, qui avait raflé le prix Terre en vue au Salon de Montreuil en 2010. Classés selon les grandes familles animalières traditionnelles, les créatures ailées fabuleuses, les reptiles extraordinaires et autres bébêtes imaginaires ont droit au même traitement que leurs congénères de la vie réelle : planches naturalistes, schémas scientifiques et frises narratives humoristiques. Chacune de ces bêtes a sa caractéristique bien à elle. Parfois très drôle. Ainsi, le bonnacon, qui prolifère en Asie Mineure, est-il capable de lâcher des pets qui rendent aveugle celui qui a le malheur d'être dans son sillage ! Beaucoup plus poétiques sont le baku et le pihis. Le premier présente la particularité de se nourrir des rêves des humains. A la nuit tombée, il saute silencieusement de toit en toit, et sa trompe allongée capture alors rêves et cauchemars humains. A gauche, une planche de l'anatomie respiratoire et digestive du baku permet de comprendre comment les molécules de rêves aspirées sont transformées en nutriments. Le second, le pihis, est un oiseau qui n'a qu'une aile. Qu'à cela ne tienne ! Cela le condamne à être en perpétuelle quête d'un autre pihis avec lequel il pourra convoler... On aimerait bien tomber un jour nez à nez avec un sâdhawâr, sorte de cerf étrange dont les bois produisent des sons doux et entêtants qui peuvent émouvoir jusqu'aux larmes. En revanche, l'olgoï-khorkhoï, ver-tueur du désert de Gobi qui surgit de sa dune pour cracher son venin au visage de sa proie, on ne souhaite à personne d'en rencontrer un !

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