Face à la concurrence des chaînes et des grandes surfaces, les libraires indépendants situés en Bretagne se lancent dans la conception de cafés-librairies. Une idée de plus en plus répandue pour organiser des lectures et des expositions autour d’un verre, des dîners littéraires ou encore des « choco-philo » pour les 8-10 ans. « On démystifie la librairie pour en faire un lieu de convivialité et de rencontres », explique Sophie Neuville, présidente de la fédération des cafés-librairies de Bretagne. Là où elles sont situées, « c'était quasi impossible d'être un libraire pur. » La fédération compte aujourd’hui une douzaine d’adhérents et attend l’avènement de nombreux projets.

Pour allier les deux professions, les libraires ne comptent pas les heures. La nouvelle librairie 'La cour des miracles', installée dans le vieux Rennes, est ouverte de 11h à 1h du matin. 'Le Comptoir Gâvrais', à Gâvres (Morbihan), prépare le pain pour ses habitants et ouvre à 7h du matin. Plusieurs de ces libraires témoignent de leur fragilité financière : « on vit tous dans un équilibre précaire ». « L'action culturelle nous fait connaître » mais « c'est quand même la restauration (ou l'activité café) qui nous fait vivre. » Ils se sont souvent lancés avec une entraide familiale, matérielle ou financière, en attendant patiemment de toucher un salaire décent.

Ces librairies atypiques sont à découvrir dans la plupart des villes de la région mais aussi dans les îles, de Belle-Ile-en-Mer ('L’usage du monde' avec salon de thé) à l’île de Groix (la bien nommée 'L’Ecume des jours').