C’est l’analyse qui s’impose : Terreur dans l’Hexagone : genèse du djihad français de Gilles Kepel, écrit avec Antoine Jardin après les attaques meurtrières de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, atteint un tirage de 100 000 exemplaires. Gallimard, qui avait prévu sa parution en janvier, l’a avancé au 16 décembre, suite aux attentats du 13 novembre. Gilles Kepel a été invité dans tous les médias, et le phénomène devrait s’amplifier en cette semaine de commémoration.

Depuis Les banlieues de l’islam paru au Seuil en 1987, Gilles Kepel n’a pas cessé d’étudier le monde arabe contemporain. C’est "un auteur qui connaît son sujet", a souligné Laurent Joffrin dans Libération. Dans Terreur dans l’Hexagone, il s’intéresse à cette troisième génération issue de l’immigration, et fait remonter à 2005 - l’année des émeutes en banlieue, de la mort de Bouna Traoré et Zyed Benna à Clichy et des attentats à Londres - l’origine de la révolte d’une partie de cette jeunesse. Il explique la transformation du djihadisme, utilisant Facebook, YouTube et Twitter, et prenant pour cible l’Europe, et non plus les Etats-Unis. "Il ne faut pas parler de guerre […]. L’objectif du djihad est de cliver la société", martèle-t-il, nous enjoignant de lutter contre l’idée que tous les musulmans sont extrêmistes. Claude Combet

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