TRIBUNE

Pour une école des libraires à l'italienne, par Dominique Bourgois

Pour une école des libraires à l'italienne, par Dominique Bourgois

Sur le modèle de l'école des libraires de Venise, Dominique Bourgois, P-DG des éditions Christian Bourgois, souhaite associer les éditeurs à la formation des libraires et plaide pour davantage de concertation interprofessionnelle.

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avec Créé le 13.02.2015 à 18h03

"J'étais invitée par Achille Mauri, la dernière semaine de janvier, à Venise à l'École des libraires (fondée par Luciano et Silvana Mauri), installée à la fondation Cini, qui a réuni plus de cent participants : 30 élèves (sélectionnés), des journalistes, des éditeurs, des libraires, des diffuseurs, des écrivains, des philosophes, des économistes, des sociologues.

Cinq jours de séminaires, tables rondes, ateliers par groupes. Les libraires travaillent sur des sujets proposés et sont formés à tous les aspects de leur métier avant de présenter leurs travaux devant un "jury" d'éditeurs. La semaine à Venise est la conclusion d'une année d'études.

Selon la tradition, chaque soir, un éditeur invite à dîner tous les participants. Cette année : Laterza, Mondadori, Longanesi, Marsillo.

Un prix y est décerné, une librairie d'un centre commercial de Rome était primée, en présence de trois générations de la famille Mauri rassemblée, émouvante manifestation d'une transmission d'un savoir et d'un partenariat éditeur-libraires.

Depuis sa création en 1983, il y a eu 2 561 élèves et la participation de 1 276 libraires.

Florence Noiville et Angelo Tantazzi ont échangé sur l'économie du livre, et James Daunt, fondateur des librairies éponymes à Londres, maintenant en charge de la chaîne nationale Waterstone's, a su évoquer la menace du numérique dans une Angleterre où le discount a épuisé la librairie indépendante et recentré le rôle du libraire prescripteur dans ce débat qui nous soucie tous.

Avec précision et enthousiasme, sans nier aucun des risques de cette mutation, mais avec vigilance et l'ambition de continuer de vendre les livres papier et les numériques dans les librairies dont il a la charge - à l'instar de Barnes & Noble, avec qui un partenariat est prévu pour Waterstone's.

Avec Jamie Byng (Canongate), Richard Charkin (Bloomsbury), Judith Curr (Atria books), nous avons réfléchi à la promotion qu'il faudrait envisager pour le livre à l'âge du numérique.

Qu'une profession rassemblée sous l'impulsion constante de Inge Feltrinelli, Achile Mauri, Stefano Mauri, continue de former des libraires est un modèle stimulant que nous devrions regarder. Nous ne pourrons faire l'économie de cette concertation ni de cette formation."

13.02 2015

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