Décédé dans la nuit du 6 au 7 mai à l’âge de 76 ans, l’éditeur et écrivain Claude Durand a été inhumé mercredi 13 mai au matin au cimetière de Montmartre, dans le 18e arrondissement de Paris. A l’invitation de la famille, près de 200 personnalités s’étaient réunies pour saluer la mémoire de cette grande figure de l’édition française, qui a notamment fait découvrir au public français Gabriel Garcia Márquez, édité Alexandre Soljenitsyne, prix Nobel de littérature 1970, et Ismaïl Kadaré.

Plusieurs cadres et anciens cadres de Fayard, qu’il a dirigé pendant presque 30 ans, avaient fait le déplacement, à commencer par l’actuelle P-DG de la maison, Sophie de Closets, ainsi que de nombreux patrons d’édition tels Arnaud Nourry (Hachette), Alain Kouck (Editis), Olivier Bétourné (Seuil), Olivier Cohen (L’Olivier), Cécile Boyer-Runge (Robert Laffont), Vincent Montagne (Média participations), ou encore Jean-François Colosimo (Le Cerf), ancien président du Centre national du livre, Guy Delcourt (Delcourt), Anna Pavlowitch, directrice du pôle littérature générale de Flammarion, Pierre Belfond, fondateur des éditions du même nom et Henri Trubert, fondateur des Liens qui libèrent.

“L’imagination, l’humour, l’humanité”

A leur côté devant les grilles du cimetière de Montmartre, puis autour de son cercueil, se trouvaient aussi plusieurs personnalités politiques de premier plan comme l’ex-Premier ministre Edouard Balladur et les ex-ministres Hervé Gaymard, Jean-Pierre Chevènement, Robert Badinter et Hubert Védrine.

Invité à prendre la parole par Carmen Durand, veuve de l'éditeur, devant une assemblée silencieuse et émue, l’ancien conseiller de François Mitterrand Jacques Attali a souligné “l’amitié immédiate” l’ayant uni à Claude Durand, son éditeur, qui avait aussi “quelque chose d’un grand frère”. Rendant hommage à “l’ami des grandes douleurs et des petites joies”, l’économiste a conclu son discours pudique en évoquant le privilège d’avoir été l’un des proches du défunt, avant de céder la parole à Robert Badinter.

Evoquant lui aussi son “amitié quasi fraternelle” avec Claude Durand, saluant “l’imagination, l’humour, l’humanité” de l'éditeur, l’ancien garde des Sceaux, également ancien président du Conseil constitutionnel, a ensuite mis en avant son “rôle éminent dans la République des lettres, et donc dans la République tout court”. Quelques instants plus tard, Hubert Védrine, ex-ministre des Affaires étrangères, soulignait le courage de l’ancien instituteur, qui avait créé au Seuil les collections “Ecrire” et “Combats”.

Discours bouleversant de Natalya Soljenitsyne

Parmi les très nombreux auteurs, journalistes, intellectuels, amis, proches et moins proches de Claude Durand se trouvaient aussi Régis Debray, Edgar Morin, Elisabeth Badinter, Hélène Carrère d’Encausse, François de Closets, Pierre Péan, Frédéric Lenoir, Pierre Assouline, Michel Piccoli, Erik Orsenna, Bernard Pivot, Patrick Besson, Ismaïl Kadaré ou encore Patrick Poivre d’Arvor.

Dernière personnalité à prendre la parole, Nata­lya Solje­nit­syne, épouse d’Alexandre, dont Claude Durand a été l’agent, a livré un discours bouleversant, rappelant l’amitié qui liait son couple à Carmen et Claude Durand. Un autre hommage à l’éditeur, plus officiel, devait être rendu ce mercredi 13 mai à 15 h 30 dans le grand auditorium de la BNF, où plusieurs auteurs de Claude Durand devraient prendre la parole.