"Dès le départ, l'idée du festival est d’être éclaté partout dans la ville, nous avons accentué cet éclatement en raison des restrictions sanitaires", explique à Livres Hebdo Hélène Fischbach, directrice de Quais du Polar. Même si la plupart des règles imposées par le gouvernement ont été levées le 2 juillet, l'équipe du festival a eu peu de visibilité. "La tenue de l'événement est un vrai pari. Il y a encore un mois, nous ne savions pas si nous laisserions la Grande librairie en état ou si les restaurants pourraient recevoir les auteurs... Nous avons vraiment eu de la chance."
Une édition estivale "en décalage"
Le long du Quai Sarrail, l’espace Grande librairie a réuni auteurs et public pour des séances de dédicaces. Plusieurs queues se sont formées au stand des écrivains vedettes tels qu'Hervé Le Tellier, prix Goncourt 2020, Franck Thilliez, qui vient de publier une nouvelle aventure de son commandant Sharko, ou encore Florence Aubenas pour son enquête publiée dans L’inconnu de la poste (Ed. de l’Olivier).
Cette 17e édition a été pensée pour la saison estivale. En témoigne le nouveau format de croisière littéraire : les participants embarquent pour une heure d’échange avec un auteur tel que Jean-Christophe Rufin ou encore l’écrivaine Adeline Dieudonné. Les prochaines éditions devraient retrouver leur calendrier habituel du printemps. "Nous sommes un peu en décalé : les sorties de polar ont lieu en mars-avril et pour les animations scolaires, le mois de juillet n’est pas idéal", précise Hélène Fischbach. La prochaine édition se tiendra donc les 1er, 2 et 3 avril 2022.
"Le polar se porte bien"
Bien que les chiffres de fréquentation ne soient pas encore établis, la responsable observe une baisse de visiteurs. "Le public n’est pas encore assez confiant pour retourner dans des lieux culturels", explique-t-elle. Ce sont les auteurs qui sont venus en nombre. Limités au départ à quatre-vingts invités, les organisateurs ont changé leurs plans pour en recevoir plus de cent. "Nous sommes heureux de nous revoir", résume, souriante, Hélène Fishbach. Entre l'écrivain "excité comme une puce" ou la responsable de médiathèque qui se réjouit "d’une vraie rencontre, loin des écrans", l’enthousiasme des participants s’est ressenti à Polar Connection, les rencontres professionnelles du Festival.
"Quand Quais du Polar s’est lancé, le défi était d’attirer un public qui ne va pas dans les salons littéraires, je pense que nous y sommes arrivés". Pour contenter ce "public curieux", Hélène Fischbach veille à renouveler son programme. Un travail qui s’étale sur l’année pour l’équipe Quais du Polar, composée de trois personnes, avant d’atteindre une dizaine, les mois précédents le festival. "Le polar se porte bien, notre travail est de l’accompagner."