Quel modèle pour les ventes d’ouvrages aux BU ?

Quel modèle pour les ventes d’ouvrages aux BU ?

La vente d’ouvrages numériques aux institutions constitue un complément de revenus apprécié des éditeurs. Mais les modalités de constitution de l’offre, en bouquet ou à l’unité, ou de consultation des titres varient d’un acteur à l’autre.

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Par Charles Knappek
avec Créé le 29.09.2017 à 17h12

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Sauf quand la prescription les y contraint, les étudiants se laissent encore peu séduire par les compléments numériques que leur proposent à plus ou moins haute dose les éditeurs. Il en va de même pour les manuels vendus au format ebook, très largement boudés. En revanche, le développement des usages numériques au sein des institutions, dans les bibliothèques universitaires en particulier, offre de nouveaux débouchés aux éditeurs. Initiatives Santé, par exemple, a purement et simplement abandonné la vente d’ePubs aux particuliers pour se concentrer sur la vente aux institutions. "Nous ciblons les lieux d’apprentissage et d’exercice sous forme de bouquets ouvrant accès à une bibliothèque numérique, explique Emmanuelle Lionnet, directrice éditoriale d’Initiatives Santé. Si les étudiants achètent peu sur Google ou Apple, ils se connectent beaucoup sur les portails de leurs institutions" Chez Elsevier Masson, plus de la moitié des universités françaises de médecine sont clientes de l’offre eLibrary, laquelle a connu un important développement depuis 2016.

Monétisation des services

La difficulté pour les éditeurs repose surtout sur la monétisation de ces services aux institutions. Car les ventes numériques finissent parfois par constituer la seule relation commerciale entre un éditeur et une institution. "Il y a des écoles qui n’achètent plus de livres papier", souligne Florence Young, directrice marketing chez Pearson. Pour préserver son activité, l’éditeur choisit de vendre un nombre d’accès limité aux versions numériques de ses manuels. Il ne peut pas y avoir une infinité de connexions simultanées sur un même ouvrage. "Nous fonctionnons de cette manière depuis deux ans", ajoute Florence Young. Chez De Boeck, l’offre Noto Bib envisage toutes les formules et adapte ses tarifs en conséquence. Pour l’éditeur, la surprise vient surtout des usages observés : "Nous pensions que les BU nous commanderaient surtout des bouquets de livres numériques. En pratique, elles établissent des sélections particulières de titres", observe Frédéric Jongen, directeur éditorial chez De Boeck.

De la même manière chez Numérique Premium, spécialisé dans la diffusion numérique d’ouvrages de SHS, les BU s’abonnent à des bouquets mais peuvent aussi élaborer leur propre sélection. Quant à la consultation, le principe est l’accès illimité aux contenus. "La particularité de ce marché est que les ouvrages de SHS sont arrivés dans les BU numériques avec dix ans de retard sur les ouvrages de sciences dures, décrypte Yannick Dehée, P-DG de Numérique Premium. Les usages se sont installés sur la base des pratiques de l’édition scientifique dans laquelle un ouvrage de recherche est très pertinent pendant six mois, un peu moins pendant deux ou trois ans, et ne présente plus ensuite qu’un intérêt historique. Il faut donc avoir accès rapidement à ces contenus qui se périment très vite. En SHS, la maturation d’un livre est beaucoup plus lente mais les diffuseurs numériques comme nous sont arrivés dans un écosystème déjà constitué. Nous ne pouvons pas imposer aux BU de changer leur mode de fonctionnement."

Au prorata du taux de consultation

Côté rémunération, cela se traduit par le paiement d’une somme fixe par la BU abonnée. Chaque éditeur se rémunère au prorata du taux de consultation de ses ouvrages. Parfois, Numérique Premium est capable de signaler des activités de lecture particulièrement élevées sur un ouvrage épuisé dans sa version papier. "J’ai fait remonter l’information à l’éditeur concerné, se souvient Yannick Dehée. Il a publié une nouvelle édition de son titre qui s’est très bien vendu." Preuve que, parfois, le numérique aide à la vente du papier.

29.09 2017

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