Littérature

Fayard investit au début de 2016 dans le réveil de ses marques jusqu’alors en sommeil. Quelques mois avant d’offrir une nouvelle jeunesse à Mazarine, Sophie de Closets, P-DG de la filiale d’Hachette Livre, et Sophie Charnavel, directrice éditoriale, ont confié à Stéphanie Polack, arrivée il y a tout juste un an (1), le soin de relancer l’historique Pauvert. "Réactiver Pauvert, c’est avant tout en réactiver l’esprit : l’expression exigeante, sensuelle et libre de ce que chacun a de plus singulier", explique la directrice littéraire, bien consciente de l’héritage auquel elle se confronte. De Boris Vian au Marquis de Sade, dont Jean-Jacques Pauvert fut le premier à publier les textes en son nom en 1947, d’Albertine Sarrazin, première femme à mettre des mots sur son quotidien de prostituée et de délinquante, aux plus contemporains Lorette Nobécourt ou Peter Sloterdijk, nombre de personnalités hors normes figurent au catalogue de la marque rachetée en 1999 par Fayard, qui avait alors tenté une première relance qui ne dura que cinq ans. "J’aimerais faire de Pauvert un espace exigeant et séditieux qui renoue avec cet enthousiasme-là", annonce aujourd’hui Stéphanie Polack. En janvier, trois ouvrages "inclassables", comme les décrit le livret de présentation, portent la rentrée de Pauvert, qui comptera cinq à sept titres par an, entre inédits, traductions et rééditions. Lettres blanches sur fond noir et écarlate, la couverture de Roulette russe, journal d’un jeune homme perdu, affiche les ambitions de son auteur, Bruno Bayon. Le journaliste musique et cinéma de Libération explore ses obsessions littéraires, amoureuses, sexuelles. Avec l’essai Féminin, révolution sans fin, le psychiatre et psychanalyste Gérard Pommier propose une "exploration littéraire et politique de la féminité". Enfin L’histoire, de Yann Andréa et Maren Sell, revient sur la rencontre entre l’auteur, dernier compagnon de Marguerite Duras, et son éditrice, qui fut par ailleurs directrice éditoriale de Pauvert au début des années 2000. "Le texte nous est arrivé au moment où nous réfléchissions à la réactivation de la marque, et s’inscrivait tout à fait dans son esprit, se souvient Stéphanie Polack. Un hasard amusant."Marine Durand

(1) Voir son portrait dans LH 1051, du 28.8.2015, p. 34.

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