"On souffle dans le micro, on incline l'objet, on touche l'écran..."

"On souffle dans le micro, on incline l'objet, on touche l'écran..."

Gallimard Jeunesse a lancé en juillet ses premières applications jeunesse pour l'iPad : Les trois petits cochons dans la collection "Contes illustrés" et La coccinelle dans "Mes premières découvertes". A l'automne paraîtront Cendrillon et La forêt. Rencontre avec Hedwige Pasquet, directrice de Gallimard Jeunesse, autour des nouvelles technologies.

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avec Créé le 26.10.2015 à 17h10

Livres Hebdo - De quelle façon Gallimard Jeunesse a-t-il choisi d'être présent sur le numérique ?

L'App « Mes premières découvertes » expliquée par Hedwige Pasquet : la coccinelle naît d'une larve, change de couleur, s'envole, mange des pucerons...- Photo OLIVIER DION

Hedwige Pasquier - Gallimard Jeunesse se doit d'innover - nous fêterons les 40 ans de la maison en 2012 - et nous avons pris le parti d'investir d'emblée dans des développements importants. Le numérique est un outil extraordinaire qui permet de faire beaucoup de choses mais qu'il faut aborder globalement. Il reste cependant pour nous complémentaire du papier, et nous le développons au même titre que l'audiovisuel. Nous lançons en numérique des lignes thématiques, des "Contes illustrés" avec la jeune start-up britannique Nosy Crow, des titres issus de la collection "Mes premières découvertes", et nous nous ouvrirons cet automne à la bande dessinée. Au contraire de "Mes premières découvertes", les "Contes illustrés" paraissent directement en numérique et ne s'appuient pas sur des livres du fonds. Rien ne nous empêche de proposer ensuite des ouvrages directement issus de ces applications.

Pourquoi avez-vous privilégié l'iPad ?

Conçue par Nosy Crow avec Gallimard Jeunesse, l'App consacrée à l'histoire des Trois petits cochons exploite toutes les possibilités du support : l'enfant souffle dans le micro pour que s'envole le toit de paille de la maison, fait faire un

L'iPad nous autorise à aller encore plus loin dans notre relation avec l'enfant. La technologie de l'iPad permet d'introduire du son, de la vidéo et une interactivité - on souffle dans le micro, on incline l'objet, on touche l'écran - qui convient tout à fait à ce qu'on veut transmettre à notre jeune public. Nous avons conçu des Apps pour l'iPad, l'iPod et l'iPhone. Celles de "Mes premières découvertes", que nous développons en interne, seront aussi utilisables par les tablettes sous Android. Ces développements ont encore des coûts élevés, mais ça ne devrait pas durer : peut-être les matériels finiront-ils par être compatibles entre eux.

Comment se passe le partenariat avec Nosy Crow ?

Sa fondatrice, Kate Wilson, a dirigé Scholastic UK et MacMillan en Angleterre, avec lesquels nous travaillons depuis longtemps dans l'édition traditionnelle, et elle possède une solide culture du livre pour la jeunesse. D'ailleurs, elle n'abandonne pas le support papier et prépare parallèlement des albums. Avec les "Contes illustrés", elle a réussi une application de qualité, riche d'une centaine d'animations. Comme l'éditeur allemand Carlsen, nous en sommes partenaires financièrement, tandis que la filiale américaine de Walker Books, Candlewick, se contente de les diffuser aux Etats-Unis. Nous participons à la conception du produit et nous possédons les droits de diffusion de la langue française. Nous renouons ainsi avec les pratiques de la coédition.

Comment avez-vous procédé pour "Mes premières découvertes" ?

Pour "Mes premières découvertes", nous capitalisons sur le matériel existant dans les livres - images, textes, informations - et nous utilisons les animations comme pour une série animée. Rien n'est encore signé, mais nous avons contacté les éditeurs étrangers avec lesquels nous avons travaillé depuis 1989 pour la collection papier.

Publiez-vous par ailleurs des titres numériques ? Qu'en est-il d'Harry Potter ?

Nous avons entre 12 et 15 titres numériques au catalogue, disponibles sur la plateforme Eden dans les deux formats PDF et ePub, vendus 15 % et 20 % moins cher que la version papier. Nous allons systématiser dès les prochaines semaines sur ce support la publication des nouveautés en grand format (quand on en possède les droits), tout en proposant les titres du fonds en poche. Nous n'avons pas les droits numériques d'Harry Potter. C'est le site Pottermore qui vendra la version française numérique, mais il n'ouvrira réellement qu'en octobre. Nous communiquerons à ce moment-là.

Plus globalement, comment utilisez-vous Internet ? Développez-vous toujours des sites dédiés ?

Les sites, les blogs (notamment Onlitplusfort.fr pour les adolescents), les réseaux sociaux, Twitter, Facebook font partie de notre communication. Nous avons entièrement refondu en juillet le site Gallimard Jeunesse, qui accueille désormais les sites dédiés. Il est conçu par tranches d'âge, avec un moteur de recherche très pointu, des vidéos sur les auteurs et des univers autour des personnages phares du catalogue comme Le Petit Prince, les Drôles de petites bêtes, Pénélope. Face à une production toujours plus importante, les parents ont du mal à se repérer, et nous devons les accompagner dans leur choix. Le Net permet une réactivité beaucoup plus importante, loin de la lourdeur du catalogue papier dont on devait attendre la réimpression : on peut en permanence présenter les nouveautés, ajouter des informations, dialoguer avec nos lecteurs.

26.10 2015

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