Ostendre, charmante bourgade de 1 275 âmes et 270 300 os. Pourquoi cette précision ? Eh bien, parce que ses habitants ne sont pas en chair et en os, mais en os ! Autrement dit, des squelettes. Une belle nuit de lune, la blanchisseuse étend son linge sur le fil quand tout à coup une horrible forme surgit et lui dérobe son humérus. Puis c’est au tour du boucher, patron de l’Osso bucco garni, à qui l’immonde bête vole le péroné. Troisième victime, l’ostéopathe Osdur, qui se voit démuni de son propre coccyx, ainsi que des 12 vertèbres et du tibia de Mme Oswald qui le consultait justement… Toute la ville tremble. Qui sera le prochain sur la liste ? Sherlos, le fameux détective, a beau mener l’enquête, ni pipe ni casquette ne font avancer le schmilblick. Les vols d’os se poursuivent, ici, à une source de calcium où les os prennent les eaux, on signale 450 os manquants, là, lors d’un concert de Ossa nova, 45 os volatilisés. Ras le bol ! Le Nouvel Os titre : Mais que fait la police ? Science et patience, l’ingénieux Sherlos cogite… et Ostendre ne tardera pas à redevenir la ville sans histoires qu’elle a toujours été. "Ospitalière" comme jamais.
On raffole de cette histoire palpitante qui à chaque page nous fait frémir autant que rire. On débusque le jeu de mots sous la plume de Jean-Luc Fromental et on se rince l’œil de la touche fifties du dessin de Joëlle Jolivet, trois couleurs sur fond noir. En prime, on fait connaissance, grâce à une jaquette-poster, avec son propre squelette et ses multiples os, par exemple, celui nommé "astragale". Si, après tout ça, on en redemande, Hélium met en vente parallèlement un déguisement intitulé "Sac d’os". Un bon livre ne finit jamais. Fabienne Jacob
