C'était le jeudi 17 janvier. 10 heures. La conférence de rédaction hebdomadaire de Livres Hebdo, mais exceptionnellement avec Cyril Dion. Le cofondateur du Mouvement Colibris et coréalisateur du film documentaire Demain a accepté d'être le rédacteur en chef invité de notre numéro du 1er mars, qui inaugure un nouveau concept de « numéro spécial ». Avant d'autres programmés, plus tard dans l'année, sur les thèmes du « vivre mieux » et du design dans le monde du livre, celui-ci entend aborder les questions du développement durable sous tous les angles concernant l'édition, la librairie et les bibliothèques.
« Vous devriez le baptiser tout simplement "spécial écologie" », suggère Cyril Dion, qui prend son rôle très à cœur. Séduit par les propositions d'articles sur la vague « cli-fi » en littérature ou sur l'architecture réversible en bibliothèque, il oriente la rédaction vers une grande enquête sur le cycle de vie du livre, du choix du papier aux enjeux de la distribution et du recyclage. Notre rédacteur en chef invité attend beaucoup de l'industrie du livre pour soutenir la reforestation. Pour lui, comme il le précise dans l'interview qu'il a donnée à Anne-Laure Walter et Isabel Contreras, le livre en tant qu'objet est encore un élève « moyen » en matière de développement durable.
Ce numéro spécial deLivres Hebdotémoigne cependant, à travers toutes ses rubriques, des multiples initiatives prises par des éditeurs, des libraires et des bibliothécaires pour tenter d'accélérer la prise de conscience collective des défis auxquels la planète est confrontée, et pour faire évoluer leurs propres pratiques. Du bilan carbone d'Hachette à la chasse aux retours dans certaines librairies, un nouvel état d'esprit se répand peu à peu. Notre dossier fait également apparaître la toute récente transformation écologique de la production éditoriale consacrée à la nature et au jardinage. Autant de signes qui montrent que la chaîne du livre commence à s'engager dans la lutte contre le réchauffement climatique.
