PArution posthume

Traduttore, traditore, dit le proverbe italien. Mais le "traître" qu’est le traducteur se révèle parfois un superbe contrebandier. Jacqueline Risset, inlassable traductrice de l’italien, décédée le mois dernier à Rome à l’âge de 78 ans, n’a cessé de servir Dante. De ce dernier, Flammarion édite le 5 novembre Rimes (410 p., 25 euros), qu’elle venait de traduire telle une éternelle déclaration d’amour. On n’y retrouve l’élégance du héraut du dolce stil novo, mais avec une esthétique courtoise proche de celle des troubadours. "Une anti-Anti-divine comédie" où l’on fait peu de cas du salut : "Pensant à ce qu’Amour j’ai senti, / mon âme ne demande autre plaisir / et n’a pas souci des peines qui l’attendent."

Amie de Fellini mais également d’Yves Bonnefoy ou de Philippe Sollers, la normalienne agrégée d’italien, elle-même écrivaine et poète, avait signé une traduction intégrale de La divine comédie, publiée chez Flammarion entre 1985 et 1990, et qui fera date avec 400 000 exemplaires vendus.

Sean J. Rose

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