Le Syndicat national de l'édition a rendu public, mercredi 7 septembre dans un communiqué, les résultats d'une étude réalisée par Ipsos pour le groupe des éditeurs universitaires, qui fait apparaître une nette contraction du marché du livre universitaire, de 104 à 88 millions d'euros (- 15,3 %), entre 2006 et 2010.
Le recul du marché touche particulièrement les librairies indépendantes, qui perdent 25 % de leurs ventes en nombre d'exemplaires et 28 % de leur chiffre d'affaires entre 2006 et 2011. Si la vente en ligne a pris une part du marché au fil des années (21 % en 2010, contre 7,5 % en 2006), elle ne suffit pas à compenser les pertes observées dans les magasins.
Pourtant, le secteur revendique un effort économique et éditorial puisque le prix moyen des références a baissé de 5 % en cinq ans, tandis que l'offre s'est diversifiée dans toutes les disciplines, particulièrement en sciences humaines et sociales (près d'un tiers de références en plus sur la même période).
L'enquête a été commandée en février dernier, dans le cadre des démarches entreprises par le groupe en vue de mettre un place un Chèque Livre Sup, sur le modèle de ce qui est fait dans les lycées grâce aux subventions régionales. Les étudiants boursiers de licence recevraient une subvention destinée à l'achat en librairie de livres de formation. Selon François Gèze, PDG des éditions de la Découverte et président du groupe de éditeurs universitaires au SNE, «tous les interlocuteurs institutionnels sont favorables à l'idée, sans qu'aucun ne soit près à le financer.» L'étude devrait constituer un argument «concret et clair» face à ces mécènes potentiels.
Alertant dans son communiqué sur le «danger» encouru par le livre universitaire, le SNE réaffirme sa proposition d'un «Chèque Livre étudiant en partenariat avec tous les acteurs du marché : décideurs politiques, conseillers régionaux, directeurs des établissements, bibliothécaires et documentalistes, enseignants, étudiants, parents, libraires».
L'enquête d'Ipsos a été menée sur un panel de 2 400 points de ventes, allant des librairies indépendantes à la grande distribution en passant par les grandes surfaces spécialisées, à l'exclusion de Gibert Jeune et de Gibert Joseph, qui n'ont pas souhaité communiquer leurs données de ventes à l'institut de statistiques. Ipsos a récolté semaine après semaine les chiffres des sorties de caisse d'un corpus de 32 600 titres d'ouvrages de formation supérieure destinés aux étudiants de bac+1 à bac+5 tels que référencés dans la base Electre.